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3/ - Les 'droits'¹ do paturage et de parcours sur les paturages [samu kaye)

Ces titrcs possedes par l^f61eveur sont naturcllement diffe-rents s'il fait partie do la colloctivite (s'il est wolof) ou s'il est etranger (donc Peul).

Dans les deux cas, l^feleveur peut posseder certains droits. Mais pour le paysan sedentaire, le titre detenu par le transhumant semi-nomade sera considerd comme un "droit" s^fil est Wolof, comrne une "servitude" s'il est Peul ou Maure. En particulier le long de 1'ancienne frontiere separant les deux modes sedentaire et nomadę aux environs du meridien de Coki.

La transhumance du betail est tres ancicnne et decrite dans la litterature ethographique. Sous la conduite d^łun berger (sam u nack) a qui etait confie le troupeau par un mandat generał, les betes a cornes allaient du fleuve au Salum ou dans les Niayes au gre des precipitations de pluie et de la richesse des paturages. A cote de certaines zones ou les wolof possedaient des droits exclu-sifs de paturage, comme dans les ileś du delta du senegal, qui sont couvertes de troupeaux jusqu'au XVIII^e siecle, beaucoup d'autres lieux se trouvaient sur des zones de transhumance de pasteurs Peul sans que les bergers ou les cultivateurs ne possedcnt de droits pos-sessifs exclusifs sur les zones servant de paturages. Ces terres etaient impropres a la culture et donc non susceptibles d'appropria-tion lignagere, mais recevaient les visites de leurs Hotes peu de-sirables par la presence de points d*eau semi-permanents.

La coexistence entre ces activites ne fut pas toujours facile et devint parfois d^,une cpposition farouche, mais aboutit a la crća-ticn de droits de paturage et de parcours. Les droits de parcours fixerent certaines zones de passage "pour permettre l^sacces aux gcns ou aux animaux a un puits ou a un point d^fQau", Payet (1937) P. 178.

Les "droits" de paturage sont plus difficiles a definir. Dans certaines rśgions, telles que le Djolog, des concessions foncieres faites par le bur aboutirent a la creation de veritables zones pas-torales dont 1'usage est soumis h une redevance spdciale, le teunk. • Dans le Cayor et le Baol et le Salum (cf Gamble (1967) p. 34) les terres du village etaient ouvertes lcrs de la saison seche et fer-mees en saison humide, le berger pouvant "disposer" de la brousse et du Perlu. Notons que selon Marty, la communaute disposait de ve-ritables communaux "appartenant a tous les habitants du village" et consideres comme une reserve de paturage et de forets (1917), T. II, p. 258. Mais il semble difficile d^fen faire une regle góndrale. Dans le Walo, nous avons vu que le betail peut trouver sur place toute 1'annde ses aliments de base. Aussi se deplace-t-il qu'a 1'interieur d'un petit pdrimetre. Un des piroblbraes actuels les plus grands fut la poussee mouride dans la vailee fossile du Perło, le Baol oriental et le Salum septentrional, sur des terres considdrees comme non ap-proprides mais ou les bergers, Peul en particulier, se consideraient des droits possessifs de paturages immemoriaux.

L^,existence d'une telle tension ne pouvait que faire accele-rer le renouveau de l^łelevage au Senegal en creant une zonę sylvo-pastorale dans le nord-est du pays au service d'un elevage modernise tant dans les techniąucs de production que dans 1*aliraentation, l'a-battage et la consommation. Le lecteur curieux de ces problemes pour-