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ressort territorial d'un terroir doit etre tel qu'il permette le fonc-tionnement correct a* une coopćrative agricole repondant aux deux cri-teres de rentabilitd et de gestion optimale".
La juxtaposition de ces trois donnees n'est, on s'en ćoute, pas facilement rćalisable. Le lćgislateur sćnegalais a choisi en ce domaine la voie .la plus aifficile mais aussi la plus rentable k long terme : l*au-tostructuration. Effectivement, un terroir ne sera aćfini quł en fonction • . de la vdonte exprim£e des habitants. L^dministfration posseae seulement un large pouvoir de ^ression en pouvant refuser lłagr£ment k toute unitć qui ne lui para£t/i?Slsdder toutes les caractćrisriques souhaitables. II faut donc bien voir que la crdation de telles communautśs pourra parfois etre fort longue compte tenu des oppositions internes et aes intćrets eon-cernśs. Mais c'est la seule possibilite de ddsamorcer des vieux conflits que de confier a chaque citoyen une . part reellc de la responsabilitć nationale. Notons de plus, que le paysan et le gouverneur de province ne sont pas des interlocuteurs opposćs ou sans contacts. Les agents du centre dłex?ansion rurale sont la pour dviter toutes les frictions, conseiller les. uns et les autres, expliquer les motifs. lis sont assist£s en cela par les animateurs locaux. Ainsi, apres consultation, ćlaborations et proposi-tions de tous, on aboutira k ł,un decret (qui) dćfinit les limites de chaque terroir" (article 4) .
Tous les terroirs ainsi constituds formeront une zonę ayont ses impśratifs ćconomiąues propres, rdglćs a chaąue niveau (local, rćgional, national) par une planificatbn fixant les methoaes et les buts k attein-dre - cf. infra livre III.
On peut maintenant se uemander pourquoi le lógislateur a tenu a distinguer sur ces terres h vocation principalement agricoles, une catć-gorie spdciale des '^ónes pionnieres" qui ne sont pas explicitement dćfi-nieso Or, si, dans la majorite des cas, 1'intervention de lłśtat ne sau-rait dćpasser un certain seuil fixć par les lois, reglements et plans et laisse la responsabilitd de la misę en oeuvre des directives gendroles aux paysans considćres comroe les responsables de leur devenir, dans d*autres situatiens, 1'administration ne peut aumettre une telle solu-tion. En effet, il existe des rdgions ou il ne suffit pas de confier aux agriculteurs le soin de cultiver la terre pour que leur activitć soit rentable soit que certaines conditions techniąues (pódologiques, hydrauli-ques ou climatiąues) soient assez complexes pour exclure toute tentative quelque peu anarchique, soit que le financement des travaux ait un carac-tere national par lłimportance des masses monótaires engagćes ou des ró-sultats k obtenir dans le cadre de 1'śconomie nationale, soit enfin que les paysans n*aient pas fait la preuve de leur propre capacite k s'adminis-trer.
3-4) Ainsi il faut bien ccmprendre que certaines actions spócifiques dc ;
diverdfication ou d’amćlioration des cultures peuvent s*accomplir dans le cadre de la zóne ae terroirs. Elles demanuent certains soins de la part du cultivateur mais nJentrainent ni graves difficultćs de misę en application, ni financement exagśrć si le paysan est assez animd pour cela. Au contraire, arautres activitćs sont ou trop importantes ou trop aifficiles a entreprenere au niveau local. On pense, en particulier,
A 11amćnagement du delta du Sónćgal en cuvettes inondćes afin u'exploi-ter le riz et la canne k sucre. On ćvoque aussi les problemes techniąues soulev£s par la misę en valeur de zónes non exploitćes par manque de points d'eau par exemple dans le Ferlo, possddant des cuirasses latćritiques (Sdndgal oriental) ou des affleurements (en Casamance), ou des zónes dans lesquelles certains investissements sont trop prdcieux pour ne pas etre protćgćs (les zenes maraichc-res des Niayes). Enfin, la zonę sylvo-pasto-rale de la Fdgion du Fleuve demande des amónagements en vue du developpe-ment du cheptel sćndgalais ou 11intervcntion de l*ćtat doit etre perma-