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- § 1 - Le^laman^^chef_d^une_communaute d*horames
"Le laman existait a l'epoque ou la region etait habitee par les Serer bien avant 1*institution des monarohies du Kayor et du Baol, au milieu du XVIe siecle, et meme de 1'empire Djolof au XVIe. L®origine du lamanat est de loin antśrieure k cette epoque, il etait devenu aussi une organisation politiąue hierarchisee au Kayor, Baol, Siin et ce sont des laman : chefs politiąues qui fe-ront leur soumission en reconnaissant Nyadyan NfDiaye comme premier empereur du Djolof". Ce rappel fait par A.B. Diop (op. cit. ) p. 48 est nścessaire pour comprendre lłinstitution du lamanat. Les laman, accompagnes de leurs familles sont consideres (l) comme les premiers occupants des terres sur lesquelles ils installerent des communautes tantot independantes (dans la zonę meridionale) tantot confederees, ou meme vasalisees aux royaumes de la Vallee du Fleu-ve.
Les laman sont donc d'abord des chefs de familie puis des chefs politiques qui ont cree des institutions qui ont servi de modele durant toute la pśriode ulterieure.
1,1 - Le laman comme chef de familie
La tradition’ orale nłapporte pas de grandes precisions sur la strućturę parentale du lamanat serer. Elle doit etre en partie recoupśe avec les textes de certains specialistes des Serer, tels le R.P. H. GRAVRAND (1956) pp. 78/84 ou du professeur 5EIT35IER (1967) p. 210, textes qui permettent dfeclairer d'un jour nouveau les institutions parentales de cette epoque lointaine.
Du point de vue genealogique, lłindividu sfinscrit dans deux lignees, celle des hommes et celle des femmes, par son pere et par sa mere. Deux types de communautes peuvent naitre de l*ap-profondissement vers 1'origine de cette premiere formę de ł,paren-talisation" (mbock derett).
On distingue d’abord un premier niveau qui n*excede guere trois a quatre generations. Dfun cotś nous trouvons le gonyo ou communaute de la ceinture ... du pere et de lłautre le men ou com-munaute du sein de la mere (2). Rassemblant par les horames (genyo) et par les femmes (men) 1®ensemble de la progeniture des plus an-ciens membres de la familie, ce sont des communautes_de_descon-dants__aux b.ens genealogiques identif iables par ref?rence a 3ei an-ceires proches (mam ou mamate) distinguees de ces autres groupes que sont du cote patrilineaire le gir (Mextraotion, race, lignśe du cote du pere") et le khet ("race, lignee, parentd du cotś de la mere" selon KOBES (1923) pp* 127 a 145) du cote matrilinenire.
(1) Dans de nombreux villages du Cayor, on prdtend en effet que les Socd furent les premiers occupants. On retrouve la tracę
de leur passage dans les puits qufils avaient creusś. Mais, du fait de leur emigration definitive vers le sud, leurs droits fon-ciers avaient disparus lors de l,arrivde des Serer.
(2) En Serere le kourdiala paternel et le den maternel correspon-dent aux raemes notions. Nous utiliserons ici par convention
la terminologie wolof.