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Guy ASTOUL
le synode de Vitrć ou les dćputes du Haut-Languedoc ont demande une somme pour etablir un college a Paraiers et un autre a Millau, afm de concurrencer les ecoles catholiąues (1).
Les traces d’ecoles protestantes sont plus nombreuses dans les villes et les bourgades ou ils contrólent les institutions communau-taires. Que ce soit a Nerac ou a Tonneins en Basse-Guyenne ou bien a Caussade, Negrepelisse, Montauban, mais aussi a Millau comme a Saint-Antonin, dans le synode de Haute-Guyenne, des ecoles tenues par les Reformes existent de maniere durable jusqu’a la revocation de 1’Edit de Nantes. L’etude des Archives de Saint-Antonin, au XVIe siścle (2), permet de montrer comment les notables huguenots qui tiennent en main le consulat (3) se preoccupent, a travers les delibera-tions consulaires, de contróler et d’encourager 1’ćcole dans leur cite. Soucieux de dćvelopper 1’instruction des enfants et de faire apprendre le franęais, ils veillent avec une grandę attention au choix du maitre qui doit comparaitre devant une commission composee par les « gens savans de la ville » (4). En 1563, puis en 1577, ils choisissent deux regents qui viennent des pays de langue d’oil, ł’un de Provins, 1’autre d’Etampes. A Montauban, a la fin du XVIe et au debut du XVIIe siecle (5), les ecoles dependent durablement des autorites protestantes. A Tonneins, les jurats choisissent un maitre d’ecole qui exerce aussi la fonction de chantre et se trouve place sous le contróle des huguenots (6). Dans une bourgade plus petite, a Realville, en Bas-Quercy, en 1584, le premier consul protestant fait proceder a 1’impo-sition de 32 ecus pour payer « le precepteur et maistre d’ecoles qy aprand les enfans de la dite ville ». Selon un arret du Parlement de Toulouse du 3 janvier 1602, lacommunaute impose des gages pour le
(1) Jean Aymon : Actes ecclesiastiques et civils..., op. cit., t. II, p. 315 (Synode de La Rochelle), p. 210 (Synode d'AIes), p. 125 (Synode de Vitre).
(2) Amaud Aurejac : « Les regents des ecoles a Saint-Antonin, “sondage” : 1561-1577 », Bulletin de la Societe des Amis du vieux Saint-Antonin, 1987, pp. 21-24, d'apres les deliberations consulaires, registre BB 1 et BB 2 aux Archives municipales.
(3) Janinę Garrisson : Protestants du Midi, op. cit., p. 32, evoque comment, en 1563, les consuls ont reuni 1'assemblee des habitants et font savoir au roi que tout est en ordre a Saint-Antonin depuis un an environ depuis que l’Evangile est purement pre-che et que les catholiques ont cesse leur Office. Citation tiree d’un D.E.S. de B. Jou-ven : Une petite ville pendant les guerres de religion : Saint-Antonin de 1559 a 1610, Toulouse, 1970.
(4) Arch. mun. Saint-Antonin, BB 2, fol. 60, le 7 juin 1577.
(5) Manuscrit Satur a la Bibliotheque de la Socićtć d’histoire du protestantisme franęais, n° 194-4, folio 6 et verso. Document le plus complet sur les origines du college de Montauban reprenant les documents des Archives municipales en particulier le « Livre noir ». Edouard Rabaud : L 'ecole primaire dans la commune de Montauban axant et apres la Rćvolution, Paris-Montauban, 1897.
(6) Patricia El Bounia-Roudet : « Les protestants de Tonneins sous le regne de Louis XIV (1661-1715) », Bulletin de la Societó de l’histoire du protestantisme franęais, 1.135, avril-juin 1989, p. 192.