comptabilisee comme estuarienne ; les categories d'especes ont ete etablies d'apres I'ensemble de leurs strategies vitales spatio-temp orelles, sans reference aux variables abiotiques; les relations de causalite entre ces variables abiotiques et la distribution du peuplement'orit ete pen' defaillee' apres 'qu/ait etemisen'evidence le biais lie a une co-variation dans le plan spatio-temporel ; la plasticite physiologique/ reproductive et alimentaire des nombreuses especes rencontrdes a ete soulignee.
L'ensemble de cette approche a vraisemblablement pour consequence de faire apparaitre le milieu estuarien ici etudie comme tres ouvert, aux dimensions d'un ecosysteme, d'une richesse specifique du meme ordre de grandeur que les milieux adjacents, occupś ou non par des especes tres mobiles selon ses caracteristiques saisonnieres et leurs propres tolerances, penetre a la fois par les faunes thalassiques et dulęaquicoles,...
' Cette perception est sans doute liee a la specificite de 1'ichtyofaune tropicale et aux caracteristiques hydrologiques du systeme etudie. La comparaison avec la perception evoquee ci-dessus montre neanmoins la necessite d'integrer de multiples etudes et points de vue avant d'envisager une caracterisation fonctionnelle globale des milieux saumatres. Elle rśvele sans doute aussi la prudence necessaire avant de regrouper estuaires et lagunes dans le meme ensemble de "zones saumatres". Elle met enfin en evidence la diversite de representations que ce type de milieu peut generer, cette diversite ayant pu etre un frein a la proposition de concepts directeurs propres aux zones estuariennes et lagunaires.
La necessite de concepts relatifs aux zones estuariennes est egalement soulignee par le fait que certains concepts propres aux domaines marins ou fluviaux ne s'appliquent pas a ces systemes d'interface.
Ainsi la loi d'Arrhenius qui lie la richesse specifique fluviale a la surface du bassin versant (ARRHENIUS 1921) est inadaptee aux secteurs estuariens des fleuves, du fait de leur ouverture aux especes marines.
Le concept d'Intermediate Disturbance Hypothesis, selon lequel la diversite specifique d'un ecosysteme est une fonction parabolique de la perturbation qu'il subit (CONNELL1978) et qui a ete applique au milieu lotique (WARD & STANFORD 1983), semble etre exactement contredit en milieu estuarien si Fon retient 1'hypothese formulee dans la seconde partie pour expliquer la richesse specifique en estuaire (§ II-3-1).
En effet selon cette hypothese basee sur les estuaires d'Afrique de 1'Ouest, et en considerant la crue comme une perturbation hydrologique du systeme, les estuaires inverses ne recevant pas d'apports fluviaux (perturbation nulle) sont investis par la
VI: Syiilhcse cl discussion.
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