a Kampala, en Ouganda, ont ete plus severes que les precedents. Dans sa premierę version, l’ouvrage leur a paru trop theoriąue. Ils ont reclame un guide essen-tiellement pratique, destine k des maitres qui se forment souvent par eux-memes, qui ne disposent guere de materie] didactique, ni meme de programmes scolaires. « Nous en-seignons la geographie, disaient-ils, pour notre ouhourou{l\ notre liberation economi-que et politique, pour apprendre k nos eleves a penser par eux-memes, non k imiter les autres. » Bref, cc dont ils avaient besoin, c’etait d’un manuel regional, quc devraient s’emprcsser de preparer les geographes bien au courant des problemes locaux.
De semblables besoins, il est vrai, existcnt a peu pres partout dans le monde. Or, tel qu’il est, dans sa version refondue, cet ouvrage peut rendre a tous les enseignants de precieux services. II faut simplement savoir 1’utiliser en Padaptant aux conditions du milieu, sans se croire tenu de le suivre a la lettre.
Nous en avons la preuve dans 1’usage intel-ligent qu’en a deja fait un professeur de 1’ecole normale du camp de Ramallahl2), en Jordanie. Ne disposant que d’un exem-plaire de Pedition preliminaire du manuel, il en a tire les passages les plus utiles pour son personnel enseignant et les a fait polyco-pier, en adaptant les exercices pratiąues a la situation localc. Ainsi, au chapitre 3, en faisant etudier les environs de 1’ecole aux eleves, il a prepare un questionnaire base sur les observations a faire dans le village des refugies palestiniens de Ramallah ; il en a fait le croquis en partant de la carte
(1) Uh urn en anglais.
(2) liamallah Teacher Training Cenlrt.
topographique au 1/50 000 publiec par le gouvemement de Jordanie. Au chapitre suivant, il a remplace la leęon sur la Malaisie par une autre leęon, prescrite au programme national d’etudes et consacree a TEgypte. Plus loin, dans le meme chapitre, il a suggere d’initier les eleves aux observations sur des images, non par l’examen de la vallee de rUrubamba au Perou, mais par l’etude de photographies prises en Jordanie et concer-nant des travaux executes sur un affluent du Jourdain, le Yarmuk, au canal d’East Ghor (photographies fournies par 1’United States Operations Mission). Enfin, pour supplecr au manque de materiel photo-graphique, ce professeur debrouillard fait utiliser a ses instituteurs les illustrations en couleurs des calendriers que distribuent gra-tuitement les grandes compagnies aeriennes.
Un autre de nos correspondants, M. G. C. Last, directeur d’une ecole normale d’Ćthiopie, preconise, comme les precedents, un enseignement dynamique de la geographie dans les ecoles. Les eleves qui entrent dans nos ecoles aujourd’hui, dit-il, seront, a 1’aurore du xxie siecle, les administrateurs et techniciens du monde nouveau qui s’elabore. Aussi faut-il leur apprendre com* ment 1’homme peut vaincre la naturę rebelie a l’aide de techniques qui se perfectionnent sans cesse. Les ecoles dc la brousse que visite le directeur G. C. Last sont des huttes a toit de chaume et au sol dc terre battue, sans sieges pour les elevcs ni tableau pour le maitre. Le succfes de 1’enseignement repose entierement sur 1’habilete et Pingeniosite du maitre — d’oii 1’importance, pour celui-ci, d’avoir reęu une formation pratique. Mal-gre des conditions materielles aussi peni-bles, notre correspondant demeure optimiste. U constate des progres au cours de ses
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