Yoyagc a travcrs Ics campagnes dc la Gaulc romaine 229
une reconstitution plausible de renvironnement ve-getal, naturel et cultive.
Enfin, un developpement retiendra notre atten-lion sur les resultats compares de la prospection puis de la fouille : si des decalages topographiques notables existent entre ce qui avait ete observe en surface et la localisation reellc des vestiges fouilles, fapproche de la prospection reste dans une large mesure fiable, et irremplaęable.
De tels exemples devraient etre multiplies en France si Ton veul sortirde 1’orniere ou se trouvent aujourd'hui les etudes sur les habitants ruraux gallo-romains.
36 - Villes et campagnes - (cf. notice n° 14 : R.A.C. 24, 1985).
Rares sont les villcs de Gaule interieure dont renvironnement rural a ete etudie de maniere syste-matique (cf. toutefois recemment perrier. 1985).
II s’agit la pourtant d’une question historique essentielle, concernant la ville et son territoire, les relations economiques et sociales entretenues entre Yurbs et le domaine rural environnant, l'existence eventuelle d’un terroir cultive par les habitants de la ville elle-meme...
L'etude recente de Loic LANG0UETG987 a) sur fen-vironnement rural de la capitale des Coriosolites, Corseul, est donc particulierement bien venue a ce titre (reprise dans langouet, 1987 b. Ii3-ii7).
La repartition des sites ruraux n’est apparemment pas homogene dans cette zonę (8 km de rayon au-tour de Corseul): plus grandę densite au Nord et a PEst (vers Alet); concentration de sites (moyens) dans un rayon de 2 km autour de la ville (surtout au Nord).
Reste a savoir bien sur si les donnees archeologi-ques sont homogenes pour toute cette zonę (pros-pections au sol, prospection aerienne...) - ce qui semble etre Ie cas —, et si fabsence de sites distants de la ville de moins de 2 km n’est pas due a quelques «masques» a la prospection (zones sub-urbaines modernes, zones maraicheres...), comme souvent a la Peripherie des villes actuelles.
Le secteur ne semble en tout cas pas comporter de grandes residences peri-urbaines de la riche bourgeoisie coriosolite : les sites vastes sont assez peu nombreux et relativement eloignes de la ville.
Restent les conclusions tirees, dans cette etude, de la comparaison des importations de ceramique sigillee en milieu urbain d’une part, rural de 1’autre (figs. 3 a 5) : celles-ci sont en fait assez floues, et rien de tres determinant ne semble se dessiner concernant par exemple finfluence de la proximite de la ville sur les flux commerciaux. Mais - a mon avis - les donnees en la matiere (ceramique sigillee) sont parfois trop peu nombreuses (par ex. 41 tessons pour les sites peri-urbains), et de datation peu fiable en fait (problemes d'identification), pour permettre des statistiques representatives a ce titre.
37 — Demographie : la population de la Gaule
La demographie de l'Antiquitć est particulierement delicate a aborder, notamment pour les pro-vinces ou fon ne dispose de pratiquement aucune source ecrite.
Je me suis recemment - imprudemment ? -aventure a avancer, pour la Gaule du Haut-Empire, un chifTre qui pourrait se situer entre plus de 15 M. et moins de 40 M. (FERDiERL. 1988. i. 86). pour une population strictement rurale de plus de 11 M. Le chif-fre de 40 a 50 M. est celui avance par Camille jul-lian (1920, 27) pour la Gaule du Haut-Empire ; celui de 30 M., par le meme (1928. 307-308). Ces chiffres sont, reconnaissons-le, largement superieurs a ceux classiquement admis, et qui reposent pour fessen-tiel sur les donnees de la Guerre des Gaules de Cesar, au moment de la Conquete; la population au-rait alors ete de 6 300 000 a 7 300 000 habitants au total, et n’auraii en fait augmente que de quelques dizaines de milliers au cours du Haut-Empire (BiRA-BEN Cl DUPAQUIER, 1988 a; 1988 b. 95).
Le debat n’est pas nouveau, et commun a tout 1'Empire romain (cf. salmon. 1973 ; lot. 1946/53, eic...). Une telle conception est en contradiction avec fex-plosion, archeologiquement et historiquement constatee, de feconomie rurale et artisanale, ainsi qu’urbaine, de la Gaule dans le courant du lcf s. ap. J.-C. (FERDILRE, 1988, i, 63 sq.), avant la recession eco-nomique et demographique qui frappe la province a partir de la fin du II* s. (ibid., u. 207 sq.). Ils sont en contradiction avec fextraordinaire eclosion d’ex-ploitations rurales, villae de toutes sortes, que fon observe dans toutes les campagnes de la Gaule au lcr s. de notre ere.
Sans defendre a tout prix les chiffres hauts que nous avons ainsi avances, ne serait-il pas judicieux de revoir a la hausse les estimations tres faibles jus-qu’a present proposees, sans revenir peut-etre aux estimations sans doute maximalistes de c. jullian ?
38 — Amphores et yiticulture
Presque chaque annee, de nouveaux ateliers d’amphores sont decouverts sur le territoire de la Gaule, et notamment hors de la Narbonnaise. Une bonne part de ces productions correspond a des amphores vinaires, et pose le probleme de leur relation avec un eventuel developpement sur place de la viti-culture.
On peut par exemple citer les ateliers d’amphores recemment reconnus a Crouzilles « Mougon » en Touraine (SCHweitz ci ai„ 1986). a Thesee-Pouille (Loir-et-Cher) (Laubenheimf.r. 1986. a), a Gueugon