Aclualitć dc 1'Archćologic. 195
Les travaux realises en Provence (cf. LEVEAU, PROVANSAL 1993) sont tres suggestifs et interessants dans ce domaine. II est donc dommage que certaines contributions ne nous permettent pas ces comparai-sons : par exemple, Ie travail concernant la chaine de la Nerthe, au sud de Petang de Berre (gateau 1993) n’in-dique pas la “maille” de prospection, qualifiee de “systematique” (?) sans precision; on nous dit que M chaque tesson est ramasse ” (?). mais Pon n’arrive pas a comprendre si la presence d’un site est decidee a partir de leur densite (cela semble etre le cas, et je pense que cette acception est critiquable), ou s’il słagit de reelles concentrations observables: la cartographie, notamment, n’est vraiment pas explicite a ce sujet, bien que - point positif - les zones vides soient bien distinguees de celles non prospectables. La contribu-tion de F. Trement (1993), autour des etangs de Sainl-Blaise, n'est pas plus dissert sur ce point...
Par ailleurs, les prospections que nous avons reali-sees de 1979 a 1983 dans le sud du Berry, sur le tracę de Pautoroute A. 71, sont enfin publiees (FERDIERE, RIALLAND 1994 ci 1995 ; voir noiamment, sur les methodes de prospection au sol, p. 33-34, A.-M. FOURTEAU ct sur les rćsul-tats concernant la pćriode gallo-romaine: p. 57-72, A. FERDIERE).
87. Le fundus, les proprietaires ruraux et la fisca-lite. — Le statut de la propriete fonciere, et les charges fiscales qui y sont liees, constituent Pun des sujets les plus complexes de ceux concernant le monde rural. L’archeologie reste evidemment presque muette en la matiere.
La relecture de la documentation textuel!e (et en particulier juridique) et epigraphique dans ce domaine est donc une entreprise salutaire, de longue haleine. Plusieurs travaux suggestifs ont ete ces demiers temps publies.
Citons carlsen 1995 (sur les intendants), durliat 1990 (sur la fiscalite, notamment) et 1993 (sur Pltalie), JAILLETTE 1993 (textes legislatifs), MORAND 1994 (sur les grands proprietaires d'Espagne). Une grandę partie de la documentation concerne en fait PAnti-quite tardive, voire le haut Moyen-Age. Mention-nons aussi la publication des Actes de la Table Ronde de Bordeaux : Du Latifundium... 1995, ainsi que le seminaire organise a Lattes le 17 mai 1995 sur Grandes villac et economie domaniale en Narbonnaise (cf dc J.-L. Fiehes. Buli. ACER, 5. nov. 1995: 12-14).
88. La ferme u indigene ”. — J'ai deja dit ce que je
pensais de ce terme, assez inapproprie (cf notes n 16. 1985; n 34. 1988).
II reste un mot commode et couramment usite pour designer des sites d’exploitations agricoles qui ne sont, pour Pessentiel, pas construite en dur (type viHa).
La question a ces derniers temps ete bien defri-chee par des publications ou rencontres recentes, notamment grace au developpement des fouilles de grandę surface sur les operations d’archeologie pre-ventive.
Le 2C Congres AGER, tenu a Amiens en sep-tembre 1994 a enfin ete publie (bayard ci COLLART 1996), qui contient 21 contributions sur le sujet, concernant tOUte la Gaule (cf par ex. aussi, sur la Gaulc Belgique, HASELGROVE, SCULL 1992).
II faut aussi noter le tres utile ouvrage concernant ce type de site a Page du Fer en Ile-de-France (BUCH-SENSCHUTZ, MEN1EL 1994).
L'universile de Lille III a en outre organise une journee d’etude, le 27 janvier 1996, sur Les installa-tions agricoles de lagę du Fer et de 1'epoąue romaine dans le nord de la France.
Signalons enfin le D.E.A. (1995/1996), soutenu a Paris I, de Cecilia Courbot sur la M romanisation ” des fermes indigenes dans le nord-ouest de la France : le sujet sera poursuivi en these.
89. Habitat groupe/habitat disperse : les agglomćra-tions secondaires. — Encore un sujet d'actualite (cf mes notes n"31, 1987 ; n 42, 1988 ; n"58, 1990), si Pon enjuge par le nombre de publications recentes, que je ne citerai pas toutes, car en grandę partie hors de propos ici (voir notamment, apres le colloque de Bliesbruck, PETIT. MANGIN I994a cl b).
II est bon de noter que cette notion d'agglomera-tion ou d’habitat groupe est en fait toute relative en terme de population. II est en effet clair, en la matiere, que nos grandes villae abritaient des populations, aux statuts et aux fonctions diverses, pouvant certaine-ment atteindre couramment plusieurs centaines de personnes pour la meme unitę d’habitat disperse.
En outre, rien ne permet d'exclure que certains villages (agglomerations, habitat groupe!) d’artisans notamment, de travailleurs en generał, aient existe dans la dependance meme des domaines. Lorsque Pon parle d’habitat groupe ou disperse, on se refere implicitement au vocabulaire de la geographie hu-maine, pour laquelle il słagit d'une notion d’ordre economique (unites de productions rassemblees ou separees les unes des autres), beaucoup plus que du domaine de la demographie.
Le terme d,wagglomeration secondaire” aujour-d'hui heureusement usite a la place du terme an-tique de vicus artificiellement plaque sur une realite