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dans des cas accidentels et temporaires. « Entre lui et nous, dit-il « cest une questioa du degre de la couGancc que doit inspircrson « efficacite. » 51. Baudrillart trouve que nous cedons trop a l’en-thousiasme en faveur de 1’arbitrage.
Quelque convaincu que nous fussions que la codiGcation graduelle du droit des gens et la consecration du principe de l’arbiiragc par cette codiGcation £taient un besoin morał de notre ćpoque qui demandait salisfaction, cette convictiou n’eiR pu sufGre pour nous determiner a prćsenter a 1'Academie les deux memoires que nous avous soumis k son apprćciation. Notre foł dans la primautć du droit sur la force ct dans l’avenir dc 1’arbitragc, qui en est la plus haute expre$sion, avait besoin de chercher et de trouver, au sein raćme de 1’Acadćmie, ce qui devait 1’encourager et raffermir.
Voili ce que nous avons cherchó et Yoila ce que nous aYons trouYe a la fois parmi les correspondants de 1’Acadćmie, parmi ses membres, parmi ses associes ćtrangers.
Nous pouYons citer, en effet, les ouvrages de trois de nos plus sarants correspondants, celui de 51. Thonisscn sur la philosophie de la guerre; celui sur le droit International, theorique et pra-tique de M. Ch. Calro, qui nous ćcriYait recemment qu'il s'asso-ciait de grand cceur a cette raurre de civilisation; et celui enGn que Yient de publier M. Emilc de Laveleve sur les causes actuelles de guerre en Europę et sur larbitrage, et dont un membre de cette Acadćmie a deji rendu comptc.
Nous pouYons'citer parmi les membics de 1’Acadćmie les deux discours si remarquables et si remarques sur la prinaute du droit, prononces devant la Cour de cassation par son Yenćrć procureur generał M. Ch. Renouard, et derant le collćge de France par un de ses plus cćlebres professeurs, M. Ad Franek; 1’appel fait par 51. Cauchy, a 1’occasion de 1’afTaire de 1'Alabama, k une ćre nou-velle,celle de larbitrage international; les judicieusesapprćciations que M. de Larergne oppose aux dedaigneuses railleries qui ont poursuiri trop longtemps le nora de 1’abbe de Saint-Pierre; les idćes gćnereusesde M de Parieu s*afGrmant par une lettre rćcente au dćlegue amćricain M. Miles, ou il applaudit a la conception d'un congrAs iaternational pour 1’ćlaboration d’un codę du droit des geos ct la consecration du principe de 1’arbitrage; la publi-cation rćcente d’une notę par un membre si autorise de 1’Acadćmie, puisqu'il y reprćsente a la fois la science et la diplomatie. M. Drouyn de Lhuys, ou il dit, en parlant de 1’idde de soumeltrc i 1’arbitrage les conflits intcmationaux : « Consacree par le traitć de Paris en « 1856, cette id£e est restće irop sourent sans effet. En cherchant « a la rćaliser aujourd’hui, on obśit a un sentiment qui, eveillć « S cette £poque, ne cessera de se manifester dans toutes les « nations civilisćesjusqu’A ce qu’il ait obtenu satisfaction. »
Nous pouYons citer enlin ce que le membre óminent qui a śtć le restaurateur de cette Acaderaie, M. Guizot, disait a la seance du 15 ferrier, a la suitę de la lecturc d’une lettre k M. le secrć-taire perpetuel, ou nous insistions sur la nćcessitć deconsacrcr le principe de 1’arbitrage dans un codę international, « qu’il pensait c qu’il y avait quelque chosc a attendre des cfforts faits dans ce « sens, et qu'il savait notamment quc M. Gladstone ćtait tr£s-favo-t rabie a 1’idće d’etablir un arbitrage international. »
l.a grandę inpulsion donnee k 1’idee dc 1’arbitrage que M. Rau-drillart troure si exagćrće,d’ou vient-elle? De I affaire de 1’A'abama. Or, quel a ćtt§ le promoteur de cet arbitrage ? Un iilustre membre associe ótranger de cette Academie, fil. Glasdtonc. Quel a etć le president du trihunal arbitral qui a prononce la sentence a laquelie 1’Angleterre, aux applaudissements, du monde entier, s’cst era-pressee de se soumettre, quoique la decision ne fiit pas a son profit? C’est cncore un iilustre membre associć ćtranger de cette Acadć-mie, M. le comte Sclopis (1).
On voit donc que le haut degrć de confiance que nous avons dans le developpemenl progressif de larbitrage n‘est pas dd aux inspiralions de Tentbousiasrae; mais qu’il est justilie par 1’impo-
(1) La rćcente ćlcction de M. Joseph Garnier k la section d’ćco-nomie politique vient de donner, au sein de l*Acadćmie, un membre de plus acąuis A la cause de 1'arbitrage international.