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JEAN YERCOUTTHR
retrouvćc dans la fortcresse42. La prcuve d'une longue occupation dc Mirgissa-lken par une garnison egypticnnc apres la X1 Ic dynastie nc se borne pas cTailleurs a rexistence des seules empreintes dc sceaux43. Le mobilier funeraire retrouvć dans la grandę necropole occidentalc appartient beaucoup plus a la XIII1' dynastie qu’a la XIIC, aussi bien par les petits objets, scarabees et poteries notamment, que par la statuaire qiTelle a (bumie. C est ainsi que les statues IM.98 (pl. 22,c), IM.99 et IM. 100, entre autres (cf. pl. 23)44, appartiennent par leur style comme par leurs inscriptions a la XIIlc dynastie45. De nieme 1’abondant armement de silex (cf. supra p. 222, n. 2), retrouve dans le contexte de la XIIL dynastie, de par sa matiere menie la Nubie, greseusc ou granitiquc. ne possede pas de carrierc de silcx de cette qualite , montre que la garnison dc Mirgissa restc en contacts ćtroits avec PEgypte «calcaire», vraisemblablement thebaine, seule capable de lui fournir cette matiere premiere. Enfin, les nombreux masques funeraires de stuc peint retrouves dans la Necropole46, possćdent pour la plupart le «dćcor en plumes», dit rishi, caracteristique de la 1IC Periode Intermćdiaire 47, et representent des types humains « mćditcrraneens», non nubiens, ce qui est confirme par Fetude des restes humains trouves dans les tombes, qui prouvent que Fon est en presence d'une population egypticnnc48.
L’occupation de Mirgissa-Ikcn par les Egyptiens pendant la plus grandę partie de la X11Ic dynastie n'est pas un phćnomenc propre a ce site. L’etude des empreintes dc sceaux trouves a Ouronarti montre que cette importante forleresse etait elle aussi occupec par les pharaons de cette dynastie4t>. La trouvaille a Semneh d’une statuette
42 Ibid., p. 184. n. 131.
43 Ccllcs-ci, au nomhrc de plusicurs milliers, provicnnent surtout de la zonc de dćcharge du fort superieur (M. XXVI de notre nomenclature, cf. Mirgissa. I, p. 36. fig. 4. hors-textc\ 12-13, en B. 4), cllcs sont en cours d’etude et seront publiees dans Mirgissa V. cn preparation; cf., aussi, Vercouller. BSFE 52, 13.
44 IM.99 (entree au Louvrc). et IM 100 (= Khartoum 14070). Elles ont ete toutes deux trouvees dans la lombe 130 (cf. Mirgissa. II. sous T. 130. p. 186-91).
45 Peu apres leur decouvcrte, j'ai montre les photographies de ces statueltes a Jacques Vandier qui les a immediatemenl attribuees a la XIII* dyn. Le style des inscriptions confirme pleinement son jugement (cf. pl. 23). Une statuette femininc. non reproduite ici (cf. Vercoutter. Colleclions egyptiennes et soudanaises, Lille 1964. pl. 3), au nom de Nebethel, est trćs proche, dans son nianquede proportions.dcs statues 473 et 474 publiees par Borchardt. Statuen. II (CGC), p. 59-60. pl. 78-79. quisontccrtainementdela IIC Periode Intermćdiaire. La statuette IM.98(= Khartoum I4068)(pl. 22. c)d’un hommedebout rappelle beaucoup. bien que plus petite, la statuę de Vienne 5801 (cf. Vandier. Manuel. III. p. 250-1 et pl. 78. 5): Vandier (o.c.-, p. 278). datę la statuę de la XIII* dyn., de mćme Aldred, Middle Kingdom Art in Ancient Egypt, p. 55-6, n° 81, qui rappelle que le proprietaire de la statuę de Vienne, Sebekemsaf, est le frćre d’unc reine de la XIII* dyn. Pour le rapprochcment de la statuę de Mirgissa IM 98 avec cclle de Merer trouvee a Bouhen. cf. ci-dessous p. 233 et n. 51.
46 Ces masques sont publies dans Mirgissa III, actuelldment sous presse. En attendant cf. Mirgissa. I. p. 16 et pl. 13.
4~ Cf. Winlock, Rise and 1'all of the Middle Kingdom in Thebes. p. 101-2. Pour un bel excmple dc ce type de decor
sur un masque, cf. Lacau. Sarcophages anterieurs au Nowel Empire. (CGC). II. p. 87-8 et pl. 23. n° 2809.
48 Cf. G. Billy, Mirgissa. III, sous presse. qui conclut son etude : «C est donc un fond de population essentiellement egypticn qui se trouve implante a Mirgissa des la fin du Moyen-Empire et la Seconde periode intermćdiaire».
49 Cf. Reisner. Kush 3. 26-69. L‘empreinte au nom de Ddwy-liprw. n" 4-10. semblerait nieme indiquer. qu‘au moins a Ouronarti. foccupation sc serait prolongec ju$qu*au debul dc la XVII* dyn., puisquc c’est le nom d’IIorus de Neferkare Nebirieraout II, septieme pharaon de la dynastie (Beckerath, Unters.. p. 289. XVII. 7 (2)). A tout le moins, elle montre quc les contacts entre ITgypte thebaine et la haute Nubie ont repris des le debul de la dynastie.