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CHRONIQUE DE CRIMINOLOGIE 627
baine, sociale, economiąue et culturelle » exp!ique Yves Dauge12. Tache immense qui exige du temps et le concours de 1’Etat et de tous les acteurs locaux pour mettre en-core des politiques de prevention. Dans son manuel de criminologie, M. Gassin dis-tingue trois grandes categories de programmes et actions specifiques de prevention collective de la delinquance : les programmes de prevention sociale, les programmes de prevention policiere et les actions de prevention destinees a limiter les occasions de crime. Ces trois programmes se retrouvent avec une inegale importance dans le decret de 1988 instaurant les nouveaux outils de prevention.
De la lecture du dossier realise par la Delegation interministerielle a la ville a 1’occasion de 1’installation du Conseil national des villes en fevrier 1989, on peut de-gager deux types d’actions de prevention de la delinquance, les actions directes et les actions indirectes.
La creation de nouveaux outils de prevention n’a pas pour objet de tirer un trait sur le passe. Aux actions traditionnelles que la politique gouvemementale avait anterieu-rement developpees et qui sont conservees, s’ajoutent de nouvelles actions de preven-tion qui meritent d’etre soulignees.
1. Les actions de prevention traditionnelles
a) Bień entendu la politique d’animation du Conseil national de prevention est poursuivie. Le Conseil national des villes qui a repris les attributions du C.N.P.D. en-tend maintenir les actions de prevention pour la securite. Un groupe de travail « Prevention de la delinquance » preside par M. G. Bonnemaison est charge de par-ticiper a l’examen des dossiers des contrats d’action de prevention. Ces contrats qui depassent 300 s’efTorcent de conduire des actions concretes au plus pres des besoins et des populations en difliculte avec les communes et d’aider les colIectivites locales a entreprendre et a poursuivre une politique de prevention de la delinquance en coordi-nation avec les services de 1’Etat et tous les animateurs concemes. C’est la raison pour laquelle les conseils departementaux et communaux subsistent. Ces demiers etaient au nombre de 580 fin 198913. Une assemblee des conseils communaux s’est tenue en juin 1989 a Epinay-sur-Seine qui a permis d’amorcer la misę en coherence des actions precedemment menees par le C.N.P.D. avec la politique de developpe-ment social urbain. Une circulaire en datę du 15 novembre 1989 adressee par le Premier ministre aux prefets fixe les nouvelles orientations. Elle rappelle que parmi les priorites de la politique nationale des villes et du developpement social urbain figurent le renforcement de la prćvention de la delinquance et des toxicomanies. Certains de ces contrats avaient inclus des 1985 dans leur programme des actions contrę la toxi-comanie. On sait qu’aujourd’hui la politique du gouvemement en ce domaine est ani-mee et coordonnee par le delegue generał a la lutte contrę la drogue et par la Mission interministerielle de lutte contrę les toxicomanies. Elle n’exclut pas pour autant les actions conduites par les conseils departementaux et communaux de prevention.
b) De meme la politique de developpement social des quartiers est maintenue et amplifiee. Pas moins de onze ministeres sont impliques dans cette action. Du dossier realise par la D.I.V. il ressort que le bilan est globalement positif. Des milliers d’actions ont ete engagees qui se sont traduites par une meilleure relation des habi-tants a leur cadre de vie, le retour d’une vie sociale, le recul de la peur et de rinsecurite. Partout le nombre d’infractions et le taux de delinquance auraient baisse de faęon spectaculaire.
12. U Monde, 27 janv. 1990.
13. M. Marcus, « Un outil pour la prevcntion, les conseils communaux de prevention », cette Revue, 1989.176.
Rev. science crim. (3), juill.-sept. 1990