BIBLIOGRAPHIE 659
refus du « Chief Constable » peut faire Pobjet d’une plainte aupres du Home Office, mais celui-ci peut soutenir le « Chief Constable » contrę la LPA. Grace a Pinspection (Her Mąjesty’s Inspectorate of Constabulaiy), le Home Office a une excellente cour-roie de transmission avec les « Chief Constables ». Le « Home Office » peut exercer une pression tres forte sur une force en menaęant de ne pas attribuer les fonds d’Etat indispensables a son fonctionnement.
De plus en plus centralisee grace a PACPO et au Home Office, la police anglaise essaie de concilier la modemisation (informatisation, materiels anti-emeutes) avec une approche responsable de ses devoirs vis-a-vis du public et de PEtat. Uglow regrette Paffaiblissement des «Local Police Authorities». II a raison, mais dans un Etat aussi centralise et sophistique que le Royaume-Uni, peut-on encore aujourd’hui laisser la gestion des affaires de police a des « Chief Constables » seuls maitres apres Dieu pour ce qui est de Pengagement de leur force. Le livre de Uglow est a recommander pour tous ceux qui s’interessent a la police, au droit penal mais aussi aux droits de Phomme.
En ouvrant le livre de Zimring et Hawkins, le recenseur s’est dit : « encore un ou-vrage sur la peine de mort aux Etats-Unis ! ». A le lirę, Pauteur de ces iignes est convaincu de son utilite et de la qualite de Pentreprise. Zimring et Hawkins nous montrent comment le debat sur la peine de mort a change apres Parret Furman v. Georgia (1972). Pour cette decision, Pimposition et Pexecution de la peine de mort constituent un chatiment cruel et inhabituel en violation des huitieme et quatorzieme amendements. Mais la Cour maintint que la peine de mort ne violait pas systemati-ąuement la Constitution. Dans Pouvrage, les auteurs montręnt bien que les anciens Etats de la Confederation manifestent leur autonomie judiciaire en continuant a execu-ter des condamnes. Le Texas, la Louisiane, la Floride et la Georgie sont les Etats oii il y a le plus grand nombre d’executions. A la difference de la plupart des pays occi-dentaux, le droit penal aux Etats-Unis est avant tout affaire des Etats. Le Congres americain s’est caracterise par sa timidite par rapport au Parlement britannique. C’est la Cour supreme qui a joue le role de moteur car, a la difference du Royaume-Uni, avec la suprematie du Parlement, le contróle de constitutionnalite americain permet au legislateur americain de laisser la Cour supreme prendre des initiatives qui coute-raient de nombreuses voix aux senateurs et representants. En ce sens, seule la Cour supreme peut agir ; sans ses initiatives, rien ne se serait fait. Si la Cour supreme avait adopte, pour la peine de mort, ce qu’elle fit dans Brown v. Education Board ofTopeka (1954), le legislateur aurait suivi comme il le fit pour la desegregation raciale et Pegalite. Voici un livre bien ecrit avec des tableaux statistiques passionnants. Avant de le commencer sans enthousiasme on redoutait encore un travail sur un sujet de-venu banał. Au contraire, voici un livre captivant remarquablement documente et qui pose non seulement des problemes juridiques mais aussi sociologiques. Comme son nom Pindique, un ouvrage qui fait le point sur un des problemes qui divise le plus les Americains et que la Cour supreme pourrait aider a resoudre.
Antoine J. BULLIER
Avez-vous une intime comiction ?, par Xavier Versini, Bres Editions, 1990, 140 pages.
C’est le livre d’un praticien celui d’un homme qui a preside la cour d’assises pendant dbc ans, qui a juge, comme il le precise, pres de cinq cents affaires et qui, parvenu au terme de sa carriere, fait part de quelques-unes des reflexions que lui inspire son experience sur ce domaine.
Rev. science crim. (3), juill.-sept. 1990