82 LA VOIX DE SAINT-CORENTIN
Lc sport a droit a sa place, a une place largc dans la vic du jeunc homme ; mais : « Ne yuid ni mis... Pas trop n’en [aut. >
Jeunesse, vous avez tout de meme autre chose que des biceps et des jarrets, n’est-ce pas ?
Le coeur, 1’intelligcncc, l’ame ont des besoins, des droits et des devoirs.
Chers Jocistes, il me semble que vous, vous l’avez bien compris, quc vous l’avez coinpris dc la bonnc manierę, et e’est pour vous lc dire, pour vous fćliciter, pour vous encou-rager, et aussi (les jocistes, vrais chritiens, me compren-dront), pour vous promcttre mes priires, quc jc vous icris. -
C’cst avcc joie que je vois grandir, se divelopper le Jocisme. Votre < mouvement > m’inspirc. conflancc. Jc crois, non seulemcnt qu’il peut vivre, mais qu’il vivra-, qu’ii est etabli, selon la bonne formule, et s’il vit d’une vie durable, active, conquerantc, ii y aura quelquc chose de changć dans notre socićtć. . .
Jacisme- et Jecisme meritent les mćmes louanges et la menie conflance.
Moi, citadin, flis d’ouvrier, ancien directeur dc « patro > et de Cercie Catholique d’ouvriers, c’est la J.O.C. qui me fait monter au coour des bouffies.de joyeuse espirance.
L'ouvrier !
Jc l’ai entendu chanter autrcfois d’une voix vibrante :
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Esptrance De la France
Ouuriers, soyons chretiens.
■ Que notre ame Soit de flammc
Pour TAuteur de tous les biens. ~
Vous a ucz mis notre empreinte O Jesus, sur nos outils Et vous ecoutez la plainte Du dernier des apprentis...
Et en 1’ecoutant chanter ainsi, je sentais mon imc de jeune pritre fraternellement emue.
Et depuis ?
Depuis, on a cssaye de creuser plus profondement et d'ćlargir lc fossi entre l’ouvricr et le Christ Jćsus.
L’icole sans Dieu, la seule que puisse parfois frćquenter 1’enfant du peuplc, l*ouvrier de demain, a dćtourne le regard de cet enfant du Ciel. Adolcscent, 1’atelier l'a pris, mais a 1’atelier il n’a pas trouve les exemples, les con$eils qui auraient ćte aicessaires pour orienter son śnie dans la voie de la vertu et du deyoir. Les injustices sociales (il y en a), et on les lui montrait a travcrs des verres. grossissants, l’ont
aigri ; puis les sophismes et les mensonges captieux des poli-ticiens, socialistes et rćvolutionnaircs soucieux d’entretenir .et d’augmenter leur clientele, une presse irreligicuse et licen-cieuse l’ont amene a voir dans 1’Eglise, une ennemie, une gćneusc, la complicc de tous les ćgoismes dont il se sentait victime.
L’Eglise fondee par un Dieu ouvrier, le charpentier <livin de Nazareth. L’Eglise confiec par le Christ aux ouvriers si humbles de la mer de Tibźriade, -TEglisc qui aujourd’hui ccmme toujours, reerute ses pretres dans la classe ouvriere,
' dans une proportion de 95 sur 100, on a dressć l’ouvrier contrę ellc !
Vous le savez, chcrs Jocistes, 1’immense majoritć des travaillcurs manuels, ne prie plus, ne croit plus. Souvent dans son arae, Ja haine dc Dieu et de son Eglisc est entrće.
Vous le savez, et c’est parce que vous lc savez, parce quc vous en souffrez, parce que vous aimez vos frfcres de travail qui garden! de splcndidcs rćserves de generosite, de droiturc et de bontć, que- vous voulez les arrachcr a Patmosphdrc d’irreligion et de matćrialisme ou on a voulu les plonger.
C’est une noble entreprise et vous pouvez, mais vous ćtes sciils 5 pOUvoir aujourd’hui la realiser, parce que vous vivez avec vos frires dc travtil, parce quc vous les aimez. Si vou» ne les aiincz pas, vous ne leur ferez jamais un vrai bien.
Aimez vos compagnons de mćtier, aimez votre mćtier. Croyez a la noblessc du travail manud. Le Christ fut ouvrier ! "Soyez indulgcnts pour leurs erreurs. Soyez bons, rendez ser-vice. Quand a force de bonne fraternite, de dćvouement, vous aurcz gagnć les cocurs de vos compagnons, vous ne sercz pas loin d’avoir gagni leurs 5mcs.
Vous ne voulcz pas les gagner i un parti. Lc Chreticn n’est pas un partisan. Vous les gagnerez a la ‘Yćritć. Vous les gagnerez & Dieu..
Couragc et confiance. Le vćteran vous dit : Merci.
Dans 1’cnsemble des departemcnls ou viennent d’avoir licu le 23 Octobre, les ćlcctions senatoriales, on a constatć un retour accentue & des idees de sagesse et de patriotisme.
Dans le Finistere. il n’y avait pas, il y a un an et dcmi, ' un seul senateur representant les idees qui sont les nótres.
Le svmpathique M. Queinnec, a ouvert la brćche en recueil-lant des le premier tour en 1937, lors d’unc elcction partielie occasionnće par la mort du senateur Le Bail, une splendide majoritś.
Le dimanche 23 Octobre dernier, il etait seul ćlu au pre-