4 LA VOIX DE SAINT-CORENTIN
nouvelle ćglise et dressć un autel provisoire, ou devant le corps, j’ai chanie la messe d’cnterrement, assistć clu P. Michaud et du P. Aubry.
Le Pćrc Nabat et le Frere Blaise sont vcnus de Bafia pour 1'enterrement.
Y. ćtaicnt presents : M. Pćriti, chef de la Region de Bafia, puis le docteur Merca et M. Le Carenes, de Bafia ; M. Cazal, <le Bangangte ; M. Romani et sa familie, de Ndikinimeki, et le pasteur Farelly et 1’infirmiere protestante de Ndiki. Toul le monde a ćte trfcs affecte dc cette mort, car notre Frćre Romuald ćtait estime de tous. U etait si gai, il etait si adroit et il aimait tant a rendre service a tout le monde.
Les indigenes <le Somo sont conslernes. lis vtennent de perdre le Frere qui faisait lcur eglise, un missionnaire qui les aimait tant, et qu’ils voyaient toujours si gai. II ćtait plein d’entrain et avait a coeur de rassembler autour dc lui la jeunesse du centre de Ndikinimeki. Mćmc apres son acci-dent au jeu de foot-ball, il voulait toujours etre avec ses jeuncs gcns et deja il s’ćtait mis au jeu.
Monseigneur, excusez-moi ; ma douleur est trop vive pour pouvoir avoir de la suitę dans mes idees. C’est mon Frere qui est mort et je ne puis m’en consoler. Certes, je sais qu’il est au Ciel, il ćtait si bon et nous etions la pour lui donner , les derniers Sacrcments, mais je ne suis pas assez saint pour supporter unc si grandę epreuve.
Je sais aussi, Monseigneur, a quel point cette mort a v.ous toucher ; car c’ćtait pcut-etre votre meilleur Frere coad-juteur.
Je vous adresse quelques objets de pieto et des photos pour sa familie, et son livret personnel et son excmplaire des Regles et Constitutions.
Monseigneur, je vous demande trćs humblemcnt de prier pour Sonio et pour moi, car nous en avons bcsoin.
Nous restons vcs bien humbles Missionnaires tous, a Somo.
P.-L. Le Bnis.
• O
De Marienberg, le 28 Januier 1938.
A Mgr Le Hunsec, superieur generał.
Bies cHEn Monseigneur et tr£s Rćv. PfenE,
Je viens de recevoir et je vous transmets ci-joint la leltre du P. Le Bris qui nous donnę des details sur le malheureux accidcnt qui a coutć la vie au bon Frirc Romuald, le 13 Jan-vier dernier.
On sent que le P. Le Bris est dans la dćsolation et nonie sommes avec lui, car le Frere Romuald etait un excellent confrere, trćs estime de tous, d’un dćvouemcnt a toutc epreuvc et d’un csprit religicux trćs elcvć. Partout ou il a etć employć, il a laisse des exemples de pićtć et de fcrveur soutenue, qui ne seront pas oublies, ni de scs confreres, ni des fidćles.
C’etait aussi un rude travaUleur, dur pour Jui-mćme et qui savait obtenir pour ainsi dire sans effort le meilleur rendement de ses ouvriers, par sa patience et sa bontć a les former. Commc temoignagc dc son activite ct de son savoir-faire, il laisse dans le Yioariat 1’ćglłsc de Nd en et la residcncc des Peres construites par lui, la bellc voute de la cathedralc de Douala, ct Peglise de Somo presquc terininće, tout cela en moins dc 10 ans. C’est sans doute un record.
Malgre les soucis imposes par ces gros travaux, et 1’atten-tion continuelle que demandent des oeuvres ou un seul doit tout prevoir et se contenter souvent dc moyens de fortunę, le Frćre Romuald trouvait cncore le temps de s’occupcr des jeunes gens et de faire ainsi <ruvre d*apostolat direct. Avec 1’appui de son superieur, il avait organise ć Somo un groupe-incnt de Jeunes gens qu'il rćunissait le dimanche, sous formę de cercie d’ćtudes, avec rćcitation du chapelet ; puis la rću-nion se terminait par une bonne partie de foot-ball, ou le Fróre n’ćtait pas le moins ardent ; la frequentation du « patro » de Quimpcr lui avait laisse le gont du sport, et dans ces moments de dćtente, il s’en donnait a cceur joie.
Ces quelqucs notes jctćes au hasard vous montrent, cher Monseigneur, combien le cher Fr^re Romuald nous ćtait precieux. Le bon Dieu l’a repris soudainement, en plein tra-vail missionnaire ; mais malgre sa fin tragique, nous avons 1’intimc confiance qu’il ćtait prćt. Nous prions pour lui.
Veuillez agreer, ęher Monseigneur et trćs Rćv. Pćre, mes scntiincnts de liliale affection in Christo.
t M. Le Mailloux, Vic. Apost.
Le Reverend Pćre Duperray a-t-il entrepris dc nous faire agrandir la oathedrale ?
Nous devons lui dire tout de suitę quc nous renonęons d’avance a ce projet.
Mais trćs volontiers, nous lui permettons de remplir notre vaste eglise plus encore qu’elle ne 1’etait hier soir.
Nous ćcrivons ces quelques lignes, au lendemain de la fetc organisee en Thonneur de sainte Therese de Lisieux.
Dire qu’il ne restait pas une chaise disponible dans la csthedrale cc serait dire trop peu. 11 y avait peut-ćtre autant d’assistants debout qu’il y en avait sur les chaises, sur les banes, dans le chceur.
Attrait de la nouveaute ? Peut-ćtre un peu !