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vue des auteurs cites ci-dessus : Occidental, il ne desire pas franchir la distance; il prononce la formule musulmane «[...] pour lui faire plaisir.»³³²

L'ecrivain inverse ici le stereotype : c'est 1'homme Occidental qui se montre hypocrite, brutal dans son manąue de franchise dans le domaine des sentiments, tandis que la petite Bedouine illettree gardę toute sa dignite, la sincerite des sentiments et surtout la franchise religieuse; de nouveau la dialectique le meme/1'Autre entre en jeu, mais cette fois-ci le comportement de cel A utrę gagne la sympathie du lecteur.

Eberhardt, evitant les etiquettes simplistes, privilegie dans la nouvelle Le Major le point de vue de 1'officier franęais qui domine ce recit. Em-barka, son amante, est veuve

Son mari, pauvre cultivateur de la tribu des Achćche, etait mort... Elle, orpheline, n'avait plus qu'un frere, porteur d'eau dans les grandes villes du Tell, elle ne savait plus juste ou. Elle, restee seule, s'etait laissee aller avec des tirailleurs et des spahis; elle etait sortie et avait bu avec eux. Alors, comme personne ne voulait plus d'elle pour epouse, elle s'etait refugiee la, dans la vieille maison de son fr£re et y vivait avec sa tante aveugle. Pour leur nourriture, elle se prostituait. Maintenant, elle craignait le Bureau arabe... ęa dependait de lui toubib, et elle le supplia de ne pas la faire entrer a la maison publique, de garder son secret. Jacques la rassura... Embarka

parlait peu. Son recit avait ete simple et bref...³³³

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l^us nous trouvons devant un texte qui ne montre pas seulement une simple dichotomie : 1'officier franęais/une femme arabe, mais il revele aussi un contexte qui ne reste pas sans influence sur la situation de la femme dans la societe musulmane. Eberhardt qui a parcouru en tant que cavalier arabe bien des endroits inaccessibles habituellement a 1'Europeen, ne se laisse pas exceptionnellement captivee par le mirage colonial; hon-netement, elle tente de mettre au courant le lecteur Occidental surtout de la condition de la femme dans la societe islamique ou la femme sans mari, sans appui de la part de sa familie est privee de statut social; elle se prosti-tue pour survivre. D'ailleurs cette liaison de Jacques avec une prostituee indigene nuit surtout aux representants de 1'administration franęaise car cette relation est le signe d'une familiarite de plus en plus grandę avec les indigenes civils; il est reprimande par le capitaine qui aura un entretien nouveau et decisif avec Jacques :

^iS11. Eberhardt, Yasmina. op. cit., p. 101. ^J3JI. Eberhardt, Le Major, op. cit., p. 166.

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