tadins et les ruraux ayant des revenus compa-rables. Pour tous les aliments ćnunieres ci-dessus, a l'exception des cereales, les coefficicnts d’ćlasticitć dc la cousoinmatiou par rapport au revenu ćtaient tres eleves (plus dc 1,0), k la yille coinmc k la canipagne.
Ces coustatations, si elles viennent a se con-firmer en Inde et dans d?autres pays insuffi-samment dćveloppćs, sont de la plus haute im-portance pour la planification agricole. II en re-sulte en effct qurune liausse des prix agricolcs ou tout autrc facteur tcndant k amćliorer la situation ćconomique des ruraux doit vraisem-blablenient rćduirc le pourcentage de la produc-tion aliinentaire qui est mis sur le marclie, en-core que 1’amplcur de la rćaction doivc varicr considćrableineut selon la naturę des produits. II sJagit \k d un point qui a ete longtemps contr o vei*se.
Pour autant qu’on sache, aucun autre pays insuffisamment deve!oppe lfa encore recueilli de donnćes de ce genre. Toutefois, dans les pays a revenu ćleve, des enqućtcs dc consommation ont fait apparaitre des resultats trćs scmblables. Les auteurs de l’euquete menće en 1055 aux Etats-Unis ont publić des chiffrcs dc consoninia-tion distincts pour les nićnages urbains, les me-nages ruraux non exploitants et les nienagcs ru-raux exploitants. L’elasticitć des dćpenses glo-balcs etait moindre ehez les exploitants agrico-les. en raison surtout de lelasticite extreineineiit faible des dćpenses consacrees a cortains ali-nionts (lait, ceufs, fruits et legunies) produits sur place et faisant Tobjet d unc grossc consomma-tion A la fernie. Les dćpenses consacrees k la viande et, plus encore, aux boissons alcooliques et aux repas pris dans les restaurants ćtaient plus fort es, par rapport aux revenus, dans les nienagcs non agricolcs. En gćnćral, toutefois, les differences ćtaient assez secondaires et elles ten-dent k s’attenuer a mesure que rexploitant se suffit moins a lui-nieme. Au Royaunie-Uni, ou ics differences de revenu entre los agriculteurs et les non-agriculteurs sont moins importantes que dans la plupart des pays, les enquetes de consoinination font apparaitre pen de diffćrence de consonunation entre les citadins et les ruraux.
S*il est piouve que rauginentation du rerenu national par habitant, consequence de )’indus-trialisation et du developpement econoniiquc, tend a faire augmenter la consomination des alimenta de protcction les plus couteux. il n’est pas encore dćniontrć. cependant, quc rexpansion urbainc en ellc-ineine et indćpcndaniinent des modifications du revenu, exerce unc grosse influence sur cette evolution et sur les autres cliangements de structure dc la coiisoniniation aliinentaire.
En outrc, 1’urbanisation, accompagnee ou non d'une ćlćvation du rcvenu dans des cas dćtcr-liiinćs, lYentraine pas toujours une ainelioration du rćginie aliinentaire. Au coutraire, cer tai ns exemples niontreiit quo les ruraux ćmigrćs mail-gcnt parfois plus mai a la ville si l'on lic prend pas les mesures propres a maintenir un nireau aliinentaire adequat. D aprćs certaines enque-tes, les Ban tous de rUiiion Sud-Africaine, en sJinstallant a la ville, abandonnent leur alimen-tation norinalc a base de lait et de cereales conipletes. pour un rćginie dc fariue de mais fortement blutće, de pain blano et d'eau minć-rale ; pour combattre cette tendance, il faut niener aupres d’eux des canipagnes d?ćducation. On peut signaler ć galem en t que 1© boriberi, l:une des plus redoutables maladies de carence, se repand dans certains pays d’Asie meridio-nale ot orientale k mesure qu'on voit se creer de potites rizeries produisant du riz fortement usi-nć et poli, qui manque do yitainines. Dcvcnus citadins, beauccup do ruraux se mettcnt k eon-sonimer au licu du riz pilć a la maison, du riz blanc de meilleuro apparence, mais en fait moins nourissant. II senible aussi quo la malnutrition protćique ćprouve les nouvcaux citadins plus gravenient quc les ruraux. On risque donc bien de voir s’aggraver les cas de malnutrition, surtout parmi les nouveaux elćinents de la pjpu-lation urbainc, si l on ne se prćoccupo pas d’cn-seigner des principes d,alimontation rationnelle et d?economie menager o. Quoiqu'il en soit, il faudrait reeueillir des donnćes plus conipletes au sujet de rinfluence do rurbanisation sur le regiine aliinentaire des ruraux et il serait ex-treniemont utile d^entreprondre a cette fiu de liouyelles cnquetes, en particulier dans les rć-gions ou rurbanisation progresse rapidcinent.
Influence des mesures nutritionnelles
Les mesures nutritionnelles clestinćos a amć-liorcr les rćgimes nieritent d’eti'6 etudióes dc plus pres car elles reyetent incontestableinent beaucoup d?iinportance, bien que leurs effets no puissent pas toujours s’ćvaluer aisenicnt en ter-mes quantitatifs. On peut dire, en un certain sens, que rinfluence dc ces mesures contre-balance colle des liabitudcs alinientaires tradition-nclles. Les canipagnes d’ćducation aliinentaire et lnćnagere entreprises aupres des consomniateurs pcuvent provoquer — et ont provoque en fait
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