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IA PRESSE, MONTREAL. DIMANCHE 9 NOVEMBREW86
Pierre
Yennat
Les Montrealais auront. ce soir, un nouveau maire . avec 1'appui de son conseil. il dirigera les destinóes de la Metropole pour les quatre prochaines annees.
Ce qui frappe surtout. dans la campagne electorale qui se termme. cest que non seulement les deux partis en lice. le Rassemblement des citoyens de Montróal et le Parti civique ont presente leur pro-gramme. comme il se doit. mais que de nombreux groupes de citoyens ont (ait valoir leur propre vision de la ville qu'ils desirent.
II n‘est pas nouveau que les importants groupes de pression de la mótropole se łassent entendre. Les milieux d affaires et les syndi-cats. par exemple. ront fart avec brio lors du Sommet óconomique de la viłle de Montróal.
Mais il n'y pas que les « panenaires » traditionnels des gouverne-ments que sont les milieux d affaires et syndicaux qui ont (eur mot a dire dans l'avenir dune ville.
Ainsi au cours des dermeres semames. on a vu les milieux artisti-ques et culturels presenter leurs revendications concernant une salle de concert. les musóes. le Festival de jazz ; sans compter 1‘encoura-gement au thóatre et a l art sous toutes ses formes.
Un co!loque. intituló Desseins sur Montróal, a óte orgamse par le Groupe d intervention urbaine et a tente de dófinir les attentes des citoyens en matióre durbanisme. Le Conseil International de Montróal. de son cótó. organisait lui aussi un dóbat sur les perspectives d avemr d une metropole internatłonale.
Plus modestement. profitant de la campagne electorale. des orga-msmes communautaires de Saint-Henri et de la Petite Bourgogne. regroupós en table de concertation. ont fait connaitre leurs espoirs en matióre de logement.
Les proponetaires de la rue Louis Dupire. dans lest de Montreal, ont mamteste pour obtemr le pavage et róclairage d une ruelle. ac-tion suivie egaiement par dlvers rósidents de la Pointę Saint-Charles.
Action Travail des femmes et d'autres groupements fóministes ont parle des attentes des femmes dans la ville de demain. tandis que divers groupes ethniques se faisaient entendre et róclamaient detre traitós comme citoyens a part entiere.
Le Centre communautaire des Noirs de Montreal, par exemple. a rencontre les dirigeants et les chauffeurs de la STCUM. de faęon ś dissiper des maientendus ; il a aussi rencontró les autorites polició-res.
Samedi dermer, une emouvante marche de solidarite rassembiait la colonie portugaise de la rue Saint-Laurent. a la suitę des funeratl-les d une commeręante lachement assasinee ; et un comite s est formę pour rencontrer les dirigeants des forces policieres afin de reda-mer une meilleure protection du quartier.
On pourrait continuer ainsi longtemps.
Ce qu'il faut retenir de cette longue enumeration. c est que des citoyens concernós, par le truchement de groupes. structures ou non. ont fait savoir aux elus de ce soir ce qu ils attendent d'eux. au heu de se faire imposer des dócisions d en haut.
II est a esperer que ce processus de democratie de participation continuera demain. une fois les nouveaux ólus connus.
La dómocratie en action ne se fait pas que dans les officines et les corridors de I hótel de ville. Les nouveaux ólus. s il faut les en croire. veulent ótre a l ecoute de la population. A celle-ci de se faire entendre !
Les GENS DHlER -
De la chronique ouvriere a rUnion francaise...
■ l\«r les tenips qui courcnt. a Mont-real, les amateurs de ccnienaires soni scrvis a souhait. Ccux qui prefe-rent les bicenicnaircs ont aussi. pourrait-on dire, du «pain sur la planeho*. Ainsi. I‘an dernier. ilscclc-braient avcc pompc le deuvccnłie-nK* anniversatre du premier journal d‘information a Mont Kral. la Ca/cllc de l leury Ntesplet. Cette annće. c*cst au tour de la Brasscric Molson — fondee en 17W> — de rcmcrcicr a la lele et uilleurs ses nombreus clients •pour ces deux cents mcrvcillcu>es annees*. Ouant aux fcrvcnts des ein-quuntenaircs. ils nc sont pas negliges non plus. avec ceux de Radio-Canada et de... 1‘Union nationalc. entre au tres. Et il importe de ne pas oublier un cent cinquantenairc. cclui du dio-cćsc de Montreal. ’
Mais revenons u nos ccnienaires. Dans un premier coup d oeil. on cn apcręoit au moins deux: cclui dc la Chambre de Commercc et cclui de 1‘Union fnincaisc. qui. a 1'aubc de son sccond sieclc. a decide de faire peau neuvc dans son sidge social dc l avcnuc Viger. Mais il y cn a d'autrcs. C’cst en I88b quc le gouver-nement de lohn A Macdonald an-noncail la crcation d‘une Commis sion royale d'enquetc sur «lcs rela-lions entre le Capital et le trasuil*. la premiere du genrc au pays. croyons nous. I ormec a 1’origine de sępi membres. cłle siegea pendant trois ans et produisit un rapport rcvcla leur sur la deplorable condilion ou vriere de l epoque. Fnfin. pour bou-der la bouclc des ccnienaires. cilons la naissancc du Congres des Meticrs et du Trasail de Montreal
S'il existe un licn entre ces auni-'ersaires plutot disparates. il se eon-cretisc dans la personne du journalis-te franęais |ules Melbronner, auquel nous faisions allusion dans notre derniere chroniquc. consacree a •1'unilinguisme anglais a Montreal-*. Apres uvoir fait partie de la premiere equipe de redaction de LA PRESSI1. des I8H4 (et avoir collabore au Muni-leur du Commcrcc. premier porte-parole de la Chambre de Commercc de Montreal), cel hommc talen-tucux. d une actieite debordante. trousa le moyen dc contribucr a la naissance du mouvement ousricr a Montreal tout en faisant partie de la Chambre de Commcrte.
Pendant dix ans. dc IKB4 a 1894. sous le pseudonyme de |ean-Baptiste Gagnepetil, cc |uif dorigine alsa cicnne signa chaque semuine dans LA PRI SSL une «chroniquc ousrie-rc* qui fait aujourd hui les delices de nos sociologucs et des historiens du mouvement syndical au Ouebec.
Pour l'epoque, ces longN textes. de i>|h: plutot professoral. equivałent a de seritables cours de «science socia-
le*.
A ce litre. lulcs Melbronner peul tfirc considcre comme le premier chroniqucur syndical dans un quoti-dien de langue francaise au pays Mais ce touchc-a-tout %'interessa aussi de tres pres a ce qu'on appelle en-corc. parfois. la «chose municipale** Dans cc domainc Cgalement. il ful un novateur de talent. Cest a lui que l'on doit. en grandę partie. 1‘aboli-lion de la taxc dite ««de la corvce*. qui. il y a un sieclc. defranebisait des di/aines de milliers d'clecteurs arna-diens-francais lors des eleclions muli ie i pales
La large audience de sa chrontque ouvriere dans LA PRi.SSL lui vulut detre nom me membre de la Com* mission d'enquelc mentionnee plus haut. Enfin. son actisite et sa noio-riete dans le milieu dalors le firent acceder a la presidence de 1‘Union nationalc francaise. dont il dirigea les destinees avec grand succćs pendant huit ans, de 1901 a 1909. Cet hommc cxccptionncl. trop pcu eon-nu de nos jours. fut sans contredit. il > a un sieclc. I’un des principaux lea dcrsde l opinion u Montreal. II meri-te bien 1'hommage qui lui est rendu •ci. a 1‘occasion du centenaire de rUnion francaise
CYRILLE FELTEAU
colloborotion speciole