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etre rapide et dont 1’ultime mesure de succes demeure le niveau de sćcurite334. Puisąue 2011 demeure une datę ferme pour le retrait canadien, les projets de developpement de 1’ACDI ou ceux de stabilisation du MAECI sont completes en vitesse335. II faut preciser que, pour bien des projets de dćveloppement, 1’ACDI est responsable de la gestion du projet, mais le MAECI demeure responsable de 1’aspect « politiąue » de ceux-ci. II devient ainsi difficile de separer le role de ces deux acteurs dans la strategie CO IN. Bien que le sujet de la militarisation de 1’aide soit interessant en soi, notre analyse s’interesse plutót a leur direction politique et donc au role du MAECI dans leur misę en oeuvre. l/adhesion politique voulue des Kandaharis, en particulier envers un gouvemement soutenu de Tetranger, est lente alors que la datę butoir approche rapidement. Nous verrons que le changement de stratćgie voulu par le rapport Manley ne transforme ni le discours dominant, ni la culture militaire de 1’action nieme s’il op&re un changement notable des acteurs de sa misę en oeuvre336.
Premierement, quelques projets militaires utilisaient deja la reconstruction et le developpement comme outil de guerre plutót qu’en demiere ćtape d’une sćquence d'operations militaires. Par exemple, la COCIM procedait deja a la misę en oeuvre de Quick Impact Projet (QIP) & Kandahar avant l’arrivće d’une centaine de civils dans la province ou encore l’Ćquipe consultative strategique - Afghanistan (ECS-A) dirigee par les militaires est simplement transferee k une gestion civile337. Rapidement, les militaires constatent qu’ils sont toutefois trós mai outillćs pour mettre en oeuvre ce genre de projets. Ce sont eux qui reclament 1’aide de civils. L’ACDI est particulierement critiquee pour son incapacite a mettre en oeuvre rapidement des retombees visibles pouvant etre instrumentalisees afin d’acheter la
334 Pour une ćtude des consćquences sur le detoumement de 1’aide canadienne au dćveloppement pour 1’atteinte d’objectifs sćcuritaires, diplomatiąues et commerciaux, voir Stephen Brown, « C1DA under the Gun », Canada Among Nations 2007: What Room for Manoeuvre?, Montreal, McGill-Queen’s University Press, 2008, p. 91-107.
335 Si 1’ACDl finance principalement des projets d’agriculture bćnefkiant a la population et le MAECI des projets de gouvcmance renforęant la presence de 1’ćtat, leur logique d’action semble la meme. Ken Lewis et al. KPRT0368: Same benchmark, new approach - Deh-e-Bagh on day 15, divulguć en vertu de la loi sur Pacces a 1’information renseignements non classifićsjuin 2009,4 p.
336 Voir, par cxcmplc, Ben Rowswell, « Kandahar and Grassroot Statcbuilding », Global Brief - Features, 2011, 5 p.
337 Jon Baker, « Quick Impact Projects : Towards A ‘Whole of Govemmcnt’ Approach », Paterson Review, volume 8, 2007, 21
p. Le but de la COCIM est d’« establish and maintain the fuli co-operation of the NATO commander and the civilian authorities, organisations, agencies and population within a commandePs area of operations in order to allow him to fulfill his mission. (...) The long-term purposc of CIMIC is to help ercate and sustain conditions that will support the achievement of Alliance objeetives in operations. » OTAN, citće dans Richard Garon, « La Coopćration civilo-militaire (COCIM), le processus clć de la politiąue des "3D" », Institut de la Confirence des Associaiions de Defense, 2010, p. 17. Concemant 1’ECS-A et son successeur, voir CANADA Gouvemement du Canada, L'engagement du Canada en Afghanistan - Bureau canadien d'appui a la gouvernance, en ligne, http://www.afghanistan.gc.ca/canada-afghani stan/focus^govemancc-gouvemancc.aspx?lang=fra&view=d. page
consultec le 1 mars 2012.