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dictateur. S’ensuivit une formę de guerre civile, avec des secteurs de 1’armee et l’opposition populaire d’un cóte, et la police secrete de Pautre, qui prit fin avec I’exćcution de Noel de Nicolae et Elena Ceauęescu.
Suitę aux evenements de decembre 1989, un debat a pris formę au sein de la communautć scientifique quant au qualificatif devant etre appose au changement de regime roumain. Plus specifiquement, les chercheurs se sont demandes s’il etait possible de parler dłune revolution ou s’il ne s’agissait pas plutót d’une formę de coup d’Etat ou revo!ution de palais ? Simplement, une rćvolution de palais dćsigne un cas ou un leader dotć d’un enorme pouvoir est remplace par un ou plusieurs conspirateurs issus des rangs du regime lui-meme, et ce, sans eruption significative de violence458. Si le remplacement de Ceausescu par des membres du Parti communiste roumain fait ćcho a ce type de changement de regime, les mobilisations de masse, la creation spontanee de comites et de coalitions revolutionnaires ainsi que la guerre civile qui fit eruption dans les rues de Bucarest semblent plutót appartenir au repertoire des revolutions459. D’ailleurs, depuis la parution de The Romanian Revolution of December 1989 (2005) de Peter Siani-Davies, l’ouvrage generalement admis dans la communaute scientifique comme presentant le compte rendu le plus complet et riche du changement dc regime roumain, le debat semble relativement cios. En effet, Siani-Davies argue dans cet ouvrage qu’il est necessaire, pour designer adćquatement les evenements de 1989, de replacer ceux-ci dans le contexte culturel et politique roumain, et deconstruit le « mythe » du coup d’Etat roumain : « those who charge that it was by coup seem to have in mind not so much the mechanics of the Romanian leader's removal but rather the naturę of the political succession after his departurę.460 » Les evenements de 1989 en Roumanie doivent ainsi etre conęus
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Peter Siani-Davies. 2007 [2005]. op cit., p.268. Ibid.
lbid.y p.269.