ąueląuefois divergentes. Leurs avis faciliterent grandement la t&che du Laboratoire qui portait la responsabilitć du traitement.
Prćcautions speciales. ensuite. Alin de s assurer toutes les cbances de succes, il ne suffisait pas de connattre Ihistoire materielle du po!yptyque. II etait egalement indispensable de preciser la naturę des materiaux originaux, d examiner le probleme du traitement sur le plan pictural et de determiner la nalure et la cause des alterations.
Le chapitre consacre aux materiaux originaux et a la techniąue picturale eyckienne recapitule I etat de nos connaissances, tel quil resulte de Iapplication des methodes d examen micro-chimique et pbysique. Lidentification de la structure et de la composition des couclies picturales facilita la dislinction entre loriginal et les additions successives, dont ii fut meme possible detablir une chronologie relative. En outre, sur le plan de la science pure, les analyses effectuees nous permircnt daffirmer que le Iiant eyckien est a base d huile siccative.
La vision du laboratoire est, avant tout, une vision en profondeur. Si interessante, si indispensable soit-elle, elle ne suffit pas, a elle seule, a rendre compte de la subtilite des nuances quc peręoit Pocił a la surface du tableau. L’examen pictural auant traitement retrace le probleme qui se prćsentait a la vision, a la sensibilite et a la conscience professionnclle du restaurateur. II Iui Fallait en effet determiner, d apres Ićtat materiel et pictural, I ordre et le degrć des interventions. II Iui fallait se rapprocher progressivement de I unite primitive, telle qu il pouvait la deduire des parties les mieux conscrvćes. II dcvait cependant eviter de pousser trop Ioin les operations, la ou le seul souci de degager l original aurait mis a jour des degradations au point daccentuer les desćquilibres, au licu de rćtablir Iharmonie.
Le chapitre intitule etat materiel avant traitement est le fruit d un Iong et patient travail. Nous avons du scrutcr les couches protectrices et les couches picturales, les preparations, supports et cadres, confrontant sans cesse les perceptions de I oeil et les donnees fournies par Tappareillage scientifique du laboratoire. Les resultats de cet efforł ont ete rediges sous une formę que d aucuns jugeront peut-ótre incompletc ou trop dcscriplive. Qu’il nous soit permis de dire ici que des centaines de pages n’eussent pas suffi, si nous avions tente de decrire, voire meme simplement d’indiquer toutes les caracteristiques des dix-neuf tableaux, soit de plus de vingt metres carres de surface peinte.
On s’etonnera peut-ólre de 1’importance que nous attachons a ce que nous denommons r,,examen preliminaire au traitement \ Nous posons en axiome que la reunion et la confron-tation des elements d appreciation d ordre historique, scientifique et esthetique, est la condition premiere, a defaut de Iaquelle nul n est en droit de prendre la responsabilitć du traitement d une oeuvre d art importante. Les temps ne sont plus ou ł on pouvait admettre qu’un tableau disparikt pendant quelques mois dans I atelier d un restaurateur alchimiste, feru de formulcs secretes et magiques. Le musee n’est plus le ..cabinet de curiositćs” du XIX0 sićcle, peuple d aniateurs. A sa mission nouveIIe, scientifique et educative, repond une conception nouveIIe du traitement des oeuvres, consciente et respectueuse de tous les aspects des problćmes qu’il souIeve.
Ce n’cst qu'en pleine possession des connaissances indispensables touchant I histoire, les materiaux, la technique picturale, les maladies du poIyptyque, qu’il etait possible de determiner la naturę et les modalites du traitement.
Ce traitement, nous I avons defini comme une operation de naturę technique visant a assurer
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