LIBRES PROPOS
du public qui est amene a donner son avis dans pratiąuement tou-‘ tes les operations reccvant une subvcntion fćderale (interventions du « Superfund », constructions de stations d’epurations urbaines, etc.) ainsi que dans les processus de fixation des «State Water Quality Standards» ou normes de qualite a atteindrc dans les cours d'eau americains, ou encore lors de la delivrance des autorisa-lions de rejets urbains ou indus-triels.
Dans un pays ou, du fait de la puissance des associations de ci-toyens et de la pugnacite des me-dias, les responsables politiques et economiques sont habitues a dialoguer et a s’expliquer, la pra-tique des « hearings » est devenue une dćmarche naturelle qui parti-cipe intimemcnt au processus de prise dc decisions.
Dans les couloirs du Congres
Au niveau du Congres ameri-cain, les « hearings » representent une des modalites principales d’action des « Committees * qui preparent les tcxtes legislatifs. Sont invites a ces « hearings» des experts, des represcntants d'associations, des industriels, etc. ainsi que la presse. Portant generalement sur des problćmes d’actualite : les pluies acides, la protection des zones humides, le rejet a la mer de boucs de stations d’epuration, les eaux souter-raines, etc., ces auditions peuvent egalcment avoir un objet prospec-tif. Elles sont un des moyens pri-vilegićs pour Paction des groupes de « lobbying » qui tirent juste-ment leur nom de la freąuenta-tion des couloirs et vestibules du Congres : les « lobbies ».
L'observation de cette activite de pression sur les dćcideurs par les groupes d’opinion et les diffe-rents actcurs economiques est tout a fait etonnante. .Atteignant son paroxysme a Washington, ou Pon va jusqu’a parler de « Poto-mac fever » elle est prćsente ega-lement au niveau local et a su profiter des derniers developpe-ments de la bureautique et des
techniques audiovisuelles.
Aujourd’hui les associations professionnelles, les groupes industriels, les associations de protection de Penvironnement, etc. et memc des organismes equiva-lents de nos syndicats de commune entretiennent des « lobbyists » professionnels char-ges de faire valoir les argumcnts des groupes dc pression qu’ils representent, lors dc la discussion de nouveaux' textes par lc Congres ou les Assemblees *des Etats ou lors de la delivrance d'autorisations* administratives (permis de construire, autorisa-tion de rejets, etc.).
Certaines associations comme la Chesapeake Bay Foundation ou la Sierra Club font du « lob-bying» Punc dc lcurs activites principales, ce dernicr sc definis-sanl lui-meme comme « the most powerful cotiservation lobby in the world ».
Les modalitćs de pratiquc du « lobby ing » n’ont comme limitcs que celles liecs a Pimagination des professionnels de cette nou-vclle formę de communication.
Une action courante consiste a mobiliser un grand nombre de ci-toyens, sur tcl ou teł sujet et a leur demander de telephoner, d'ecrirc, voire de rendre visite a
• leurs representants au Congres pour leur faire part de leur posi-tion. Par exemple, sur le pro-bleme des decharges dc produits toxiques, le Sierra Club a de-mande a tous ses adherents d'ecrire a leurs represcntants pour demander la crćation d’un fonds d’intervention a partir de taxes payees par Tindustrie chimique et petroliere ; cette pra-tique est dłailleurs erigee en sys-t^me : « le Sierra Club Activist System ».
Activisme et bureautiąue
Grace a la burcautique cette formę d'action peut prendre des formes person na lisees particulie-rcment sophistiquees : des socie-tes specialisćes possedent dans leurs ordinateurs des millions de noms et d’adresscs, rćpertories par centres d’interet et qui peu-vent etre mobilises trćs rapide-ment par des lettres personnali-sees, des depliants, des brochures, etc. II y a la veritablement contournemcnt des mass media traditionnels et crćation d’un nouveau moyen de communication avec des messages qui ne s’adressenl pas a un destinataire passif, « froid » pour reprendre la terminologie de Marshall Mc Lu-han, mais Pappcllent a participer selon le principe de l’« act now *.
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