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caractćristiques qui soulignent 1'importance de ce qu’est, d'aprćs moi, une reprćsentation.
Dans le monde du theatre, cirque, općra, music-hall, la representation est une sćance ouverte aux spectateurs et realisćc par un artiste ou une troupe d'artistes. Elle est aussi rćseau de correspondances sćmiologiqucs, signalćtiques et symboliques d'une realitć physique ou conceptuelle, entre des images et des rćgles de circulation du sens. C'est encore un des pendants dc la pulsion freudicnne, soit de la chose, soit du mot, a 1'interface entre le psychique et le somatique. C’est enfin, selon Hegel, un objet de mediatisation et, selon Marx, celui d'une alienation.
Ce qui m'importe ici, toutefois, c'est de souligner la dimension artistique, linguistique, psychique et philosophique de la reprćsentation. Ainsi, elle est & la fois message et cadre du message. Pour structurer une reprćsentation theatrale, quelques exigences s'imposent. Comment representer la folie au thćatre? Et comment reprćsenter le dćsir du fou au theatre? J’aborderai en premier quels sont les enjeux de la reprćsentation de la folie sur scćne. Ensuite, je dćterminerai les dimensions du desir et ses consćquences dans une representation d’un personnage fou. Enfin, je me concentrerai sur rincamation corporelle et lartgagiere du desir du fou, a savoir les caractćristiques de la folie sur scene. Les dimensions ethiques que je veux soulever a travers la reprćsentation de la folie sont muitiples : le pouvoir de rimaginaire sur le rćel, la liberte que s'octroie la folie, le regard d'autrui sur la diffćrence que provoque la folie, le pouvoir de veracitć et d'authenticitć qu'offre la folie et enfin le rejet de la folie par l'exclusion.
Je travaille le pouvoir de Timagination par le dćlire. Celui-ci est interessant, car il permet d’ćvoquer une rćalite autre, plus intime au personnage, une realite dotće d'une logique parallćle. Donc, il permet le mćlange ou rinvasion, parfois, de 1'intime dans l'extime. II permet, d'autre part, de renverser la situation. II est encore lie au comique de langage, car le dćlire, non content de tordre la realite, tord aussi les mots, et ce, au bćnefice de ITiumour. Pour experimenter la liberte que s'octroie la folie, j'ai pense a un affranchissement de la peur. Un depassement de 1'angoisse du plus faible envers le pouvoir du plus fort, comme par exemple une rćpartie effi-ontće ou impertinente envers un personnage superieur hierarchique.