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D’autre part, le Saint-Siegc nc semble pas avoir urgó rapplicalion de la Bulle dTrbain II.
Quand ce dernier disparul. Koliami avait toujours le pallium. Dćcóde en 1107, rarchcvequc de Doi cul pour successcur Baudri. Celul-ri assista, en Avril 1103. au Concile provincial dc Nanieś, prćside par le legał du Papę Pascal II, Gerard d’Angoulćme. II n'y ful pas qucstion de Doi. L’annee suivantc, Ic nouvel archevć-cpie se rendil a Komę, pour deinander le pallium. Mal-gre la Bulle dTrbain II, il 1’oblinl sans <Iiflicullć : cl jusqu'h sa mort, survenue en 1130, il conserva le titre d’archev£que de Doi.
Au debut dc son ćpiscopal, il complait quatre suffra-ganls : Lćon, Saint-Malo, Treguier el Saint-Brieue. Mais, en 1120, un nouvcl evćque nonnne a Saint-Mnlo. Domal, se fit saerer par le inćtropolitain dc Tours, donl il reconnut depuis 1’autoritć. Vers le inćme lemps, l*<vćquc de Leon abandonna aussi Doi, pour se ralta-chcr a Tours. II ne reslait plus a Doi que Saint-Brieue et Trćguier, mais ceux-ci liii dcincurerent lidćles jus-qu’a la fin.
A dcux reprises diflerentcs, 1119 el 1131, on voit les urchcvćqucs dc Doi, avec leurs deux sulTragants, assis-ter nux Conciles gćnćraux de Rcims, presidćs, le premier, par Callixtc II (1119-1124), Ic second, par Innocent II (1130-1113). La Bulle dTrbain semble bien eliv restei leltre morte. Le succcsseur de Baudri, sur siegc de Doi, (»eofTroi-I.e-Koux (1130-1147), obtinl aussi sans difłicullć le pallium et Ic titre d’archevequ«.
Mais, le 15 Mai 1144, parut unc Bulle du Papę Lucius II, reproduisant & peu prfcs textuellement cclle dTrbain II. Kile iniposait a rarcheveque dc Doi et :* ses deux sufTragants 1’obligation dc se soumetlri immćdiatement h Tours. L’arrhevćque actuel conser-veraJc pallium a titre personnel, et, par un priviI6gc spćcial, il rclćvera directeinent du Saint-Sićge ; mais aucun de ses successeurs n’obtiendra plus Ic pallium.
!>’ailleurs la sentcncc dc Lucius nc semble pas avoir etó exórutee plus qu'e otlle dTrbain II. Cest quc les Papcs, devant Tobstlnation des Bretons, se croyoient lenus h bcaucoup de inoderution |>oiir ćviter dc plus graves scandalcs.
En 1135 se produisit l’evćneincnt Ic plus etonnaut ct Ic rcvircment le plus complct du Sainl-Siege dans eelte intenninablc qucrclle. Le succcsscur d’OHvier sur le sićgc de Doi, Hugucs Le Roux, homme de peu dc lettres, dit-on, et dc nioins de jugement encore, qui, au debul de son episcopat, s’ćtait souinis sans rescrve au nićtropoliluin de Tours, s’avisa ensuite, sur les remontrances de ses chanoines, d’allcr a Ronie pour intćresser & sa causc le Papę Adrien IV. II aurail cu soin de se munir de lettres dc recoiuiuandation du roi d’Angletcrre Henri U, le protecteur de Doi. Le Papę Adrien (1154-1139), anglais lui-meme. fit le meillcur acctieil a rarchevequc. < 11 Ini prodigue les plus grandes mnrques de bienvciUancc : il ćcrit de tous les rAtćs pour liii concilier les gens : il emet une nouvelic fheorie,. celle du comproiitis. 1-e lion droit de 1’arclie-vćque de Tours n’cst pas conteste en principc, mais on se refuse a l’observer dans toute sa stricte rigucur. On eshorte le inetropolitain a chercher un arrange-ment. On fait appel, 5 cette lin, aux lumieres dc Saint Bernard. Les intćrets et les susceptibilitćs dc I>oI son i menages ; un projet d’accord qui n'a pas plu au Cha-pitre dolois est annule. Le Papę ćcrit aux seigneurs de Dinan, de Montfort, dc Fougtres, de Vitrć, aux fideles dc Lanmeur-Mćlar, d’obćir a l’archeveque de Doi. II prie le comte de Leon et Ic vkonitc de Lannion de preter aide et.conseil i rarchevequc. II enjoint aux eveques de Saint-Brieue et dc Treguier dc faire renlrcr łeurs pretres dans le giron de Peglise dolaise ; car cos deux diocćses avaient ćte delies de leur serment dc fldćłitć & Doi par le Papę Lucius II, en 1144 » (I).
(I) B. A. P«xque1, p. 37 •«.