ment des individus et des groupes et l’appauvrissement relatif de la communaute sociale. La consommation des couches determinees de la population (par exemple: une augmentation rapide des autos) est au-dessus des possibilites technologiques et economiąues yougoslaves.
Le contróle social et la direction sociale du revenu sont minimaux. L’eventail des revenus devient de plus en plus grand. On gagne plus de 30% du revenu en dehors du temps de travail regulier. Les cas de renrichissement sans travail ne sont pas rares. Les differences sociales se presentent justement dąns le processus de la repartition. Si ces differences se perpetuent pour les categories particulieres de la population pendant une periode assez longue, il en resulte une stratification sociale. En Yougoslavie il y a un accroissement non seulement de la stratification sociale horizontale, mais aussi verticale. II y a d’un cóte un accroissement de la soi-disant classe moyenne, qui participe dans la plus grandę mesure aux centres du pouvoir social et politique. De 1’autre cóte, il y a avant tout un nombre de plus en plus grand de travailleurs d’un niveau de vie trop bas pour un pays d’un develop-pement economique tel qu’est celui de la Yougoslavie. La population rurale qui, a vrai dire, ne constitue pas un groupe social unique, mais une agregation sociale, connait une situation sociale particulierement difficile. L asituation est encore plus grave quand on a en vue que la population rurale represente 45% de 1’ensemble de la population. Le processus de la disparition des classes n’a commence en Yougoslavie qu’initialement, et celui de la disparition des conditions economiques de l’existence de classe n’a pas encore commence. Une sensibilite par-ticuliere par rapport aux inegalites sociales accrues, est causee par la presence de 1’ideologie egalitaire, ainsi que par la longue tradition de la lutte pour la justice et 1’egalite. C’est pourquoi la differenciation sociale chez beaucoup de gens n’est pas en harmonie avec leur repre-sentation du socialisme.
II est incontestable que le dynamisme le plus grand se manifeste ces derniers temps sur la base nationale. Pourtant, les dilemmes ont ete exprimes en ce qui concernait la genese et les buts de ce dynamisme. D’apres les uns, les sources des mouvements nationaux intensifies, des emotions et des aspirations, procedent avant tout de la crise du syste-me, parce que dans les conditions de 1’incertitude sociale les gens s’i-dentifient a la nation. L’insuffisance de la classe ouvriere en tant que
sujet du modele autogestif du socialisme, a conditionne la revivifica-tion de cette mobilite nationale. On y a pose une des questions fonda-mentales de la relation: classe - nation. Cette question a son raison d’etre, et d’apres nous, la reponse la plus adequate se trouve dans la relation dialectique de la classe et de la nation, et seulement dans la primaute dynamique de la classe ouvriere dans la realisation de son interet historique. D’apres les autres, 1’autogestion a libere les aspirations nationales, c’est-a-dire que 1’emancipation des nations est la sup-position d’un developpement plus rapide de 1’autogestion. Nous n’a-vons pas 1’intention d’analyser ces points de vue differents, mais nous voudrions seulement souligner que sans realisation du modele autogestif du socialisme il n’y aurait pas d’egalite des nations non plus. Les dilemmes reels concernant les caOses du mouvement national n’e-
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