xistent pas. Par ses resultats initiaux ainsi que par ses difficultes dans la realisation, 1 autogestion est entre en conflit avec un modele du so-cialisme »sans conflit«, et elle anime et revivifie les differents interets de groupe et meme les divers interets nationaux.
Les symptomes de la crise ideologique se manifestent de plus en plus. Cette crise n est pas seulement dans la discordance accrue entre les normes ideologiques et la realite sociale, mais avant tout dans le fait que les normes ideologiques sont de moins au moins une force de motiyation et d integration sociale. Par ailleurs, 1’ideologie de classe proletarienne est en retraite sous 1’assaut de la societe commercialisee, et des groupes qui lui sont imminents. Les ideologies du nationalisme, historiquement »depassees«, revivifient. II semble que saffirme chez nous aussi, la these de Nasser que ce n’est pas le communisme, mais le nationalisme qui represente la force la plus importante dans le Tiers Monde. Les idees nouvelles technocratiques poussent sur le sol social fertile. Une de ces idees considere que 1’autogestion est ideologie de la premiere revolution industrielle et qu’elle correspond a une entreprise moyenne. Les symptomes de la crise ideologique ne datent pas cThier, ils ont une histoire plus longue, mais ils ont fait maintenant une irruption avec la force d’un processus naturel. L’ideologie clas-sique communiste est chargee de volontarisme. Elle regarde la societe presque exclusivement telle qu’elle devrait etrc, et non telle qu’elle est. D’apres cette ideologie, dans la Iigne »il faut que« il est important d"etablir d’une faęon reguliere un programme, et ensuite on peut faire tout ce qu’on veut. Etant donnę qu’au nom des normes ideologiques la realite tenace n’est pas surmontee, elle a commence a surgir dans toute sa complexite et son particularisme des interets. Ces interets par-ticuliers de groupes ont ete acceleres par 1’autogestion. L’autogestion presuppose, en effet, 1’egalite d interets des individus et des groupes, ce qui est incompatible avec le monolithisme ideologique et le volon-tarisme absolu. Des que les discussions ideologiques eurent reapparu sur la ligne des interets de groupe intensifies, la crise des valeurs s’est presentee et nous somes presque restes sans programme ideologique efficace. II ne faut pas regretter le monolithisme ideologique et la mo-ralisation sterile. Tout au contraire, il faut realiser, en accord avec les besoins nouveaux de la societe et de 1’homme, la revalorisation des va-leurs ideologiques. Pourtant, dans la revalorisation des valeurs ideo-logiques, nous ne pouvons pas soutenir le relativisme ideologique. Bień qu’il faille rendre possible l’expression des interets differents dc groupe d’une maniere ideologique, il est indispensable d encourager et de developper, dans une discussion ouverte et argumentee, 1 interet empirique et historique de la classe ouvriere. La cristallisation ideolo-gique de cet interet dans les conditions autogestives contemporaines se trouve comme une tache devant nous. Dans les concepts ideologi-ques existants, nous n’avons qu’a peine une base pour sa realisation. L’intelligentzia marxiste humanistę est chargee par sa vocation vitale de la realisation historique de cette tache.
Le syst^me socio-economique et politique dans son ensemble mani-feste les symptomes de la crise. Ses caracteristiques essentielles au cours de la periode passee etaient le centralisme 6conomique, le mono-
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