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que le freinage adrodynaraique dans la turbinę et le compresseur est de loin supdrieur k celui dQ au frottement visqueux. C* est une conclusion en accord avec celle de William (6) qui constate qu’une baisse de temperaturę de + 13°C k -35°C fait monter le couple de lancement de 4 k 6,3 kg m, ce qui n’est pas critique.
La limitation entratnde par le ddbit d* huile n’est pas aussi aisde k ddterminer. II est certain que lorsque 1’huile est figde, le ddbit d’huile est nul, mais dks que le moteur est allumd, il se rdchauffe rapidement ainsi que 1’huile dans ses circuits. II s’agit donc de savoir si 1’absence d’alimentation en huile, tant qu’un ddbit suffisant n’est pas dtabli, peut endommager les roulements et les pompes; la rdponse ne peut gukre §tre apportde que par des essais sur des moteurs modernes, jusqu* k prdsent rien n’ a dtd publik dans ce domaine.
S’il est difficile de fixer pratiquement le raaximum de viscositd, il est tout aussi difficile de se mettre d’accord sur la viscositd minimum permettant d’assurer une lubrification en rdgime hydrodynamique. D’ailleurs la basse viscositd est lide k des tempdratures dlevdes qui peuvent causer d’autres effets plus prdjudiciables tels que la ddgradation thermique ou des pertes excessives par dvaporation. Une valeur de 1 cs a dtd avancde comme minimum de viscositd, mais il faut se mdfier de la magie des chiffres ronds, peut-§tre 0,5 cs est-il encore acceptable surtout si le lubrifiant a dtd conęu pour permettre une lubrification onctueuse? Les vis-cositds k tempdratures dlevdes sont d’ailleurs frdquemment connues avec imprdcision, car le plus souvent elles sont obtenues par extrapolation. Klaus et Fenske (7) ont mis au point un bain thermostatique qui perraet de ddterminer les viscositds jusqu’k 375°C, tempdrature d’dbullition du m-terphdnyle k pression atmosphdrique. Les viscositds mesurdes sont plus basses que celles calculdes; k titre d’exemple un ester de penta-drythritol a une viscositd de 0.5 cs k 375°C.
Tout ce qui vient d’Stre dit est valable avec une huile neuve dont les caractdristiques s’accordent avec la spdcification. mais la viscositd d’une huile en service, tout comme la plupart de ses autres caractdristiques, peut dvoluer en sens divers. La ddgradation thermique et oxydante se traduit surtout par une augmentation de la viscositd, mais si on ddpasse le seuil de cracking du produit, on peut noter une diminution de viscositd vite balancde par 1*dvaporation des constituants ldgers provenant de la ddgradation thermique. Les fluides hydrauliques surtout s’ ils contiennent un certain pourcentage d'un polymkre destind k en amdliorer 1’indice de viscositd peuvent, en cours de service, accuser une chute de viscositd par cisaillement de la longue moldcule polymdrique. La chute de viscositd s’accompagne par ailleurs d* une diminution de 1’indice de viscositd. Ce cisaillement s*explique par les contraintes mdcaniques sdvkres auxquelles le fluide est soumis en passant par les pompes, les servomdcanismes et tous les dtranglements qu’il peut y avoir dans le Circuit et qui contrarient le bon dcoulement du fluide. Le phdnomkne est d’une importance suffisante pour avoir fait 1’objet d’un symposium de 1’ASTM (8). Comme Le Mar (9) le fait remarquer, il existe une relation directe entre la fragilitd du polymkre et son aptitude k 1’dldvation de 1’indice de viscositd : plus un polymkre est efficace comme dldvateur de VI, plus facilement il se ddgrade sous 1*effet du cisaillement; cette relation paratt ne ddpendre ni de la composition ni de la structure.
5.3 Degradation thermique et oxydante des huiles lubrifiantes et des fluides hydrauliques
La stabilitd thermique ou pyrolytique d’un ddrivd chimique est une propridtd fondamentale de la moldcule concernde et peu de cas sont connus oh il est possible de 1’amdliorer par un artifice tel que 1* emploi d’additifs. Par contrę le seuil de stabilitd thermique peut aisdment §tre abaissd par la prdsence de corps dtrangers pouvant provenir de la prdparation du produit par exemple.
La stabilitd k l'oxydation s’ attache non plus k une propridtd intrinskque de la moldcule mais k une rdaction entre la moldcule et 1*oxygkne. Comme telle elle est sensible aux conditions de la rdaction; la tempdrature joue un róle essentiel et il est convenu d’ admettre. que la vitesse de rdaction double chaque fois que la tempdrature augmente de 10°C, mais des paramktres tels que le ddbit d’air, le brassage de l’air dans la masse d’huile ont une influence marquante. La rdaction peut aussi §tre influencde en bien ou en mai : certains mdtaux que 1’on rencontre dans le systkme de graissage ou le Circuit hydraulique ont un effet catalytique qui accdlkre la rdaction et prdcipite le rythme de la ddgradation oxydante; par contrę certains composds chimiques connus sous le nom d’additifs anti-oxydants, ont un effet inhibiteur qui bloque pour un temps plus ou moins long la rdaction d’oxydation; leur usage est primordial car il aide k repousser les limites d’emploi de l’huile.
Si expdrimentalement il est possible de dissocier la ddgradation thermique de la ddgradation par oxydation, il en va tout autrement dans les faits car il est trks difficile de travailler en absence complkte d’air, ne serait-ce que l’air dissous. La ddgradation thermique est aussi souvent accompagnde d’une hydrolyse car il est tout aussi difficile de se ddbarrasser de traces d’eau que de traces d’air.
Les conditions de travail sont diffdrentes pour 1’huile et pour le fluide hydraulique. L’huile dtant pro-jetde sur les roulements et reprise par une pompę pour §tre recyclde est ndcessairement brassde avec l*air. Le fluide hydraulique travaillant en Circuit quasi fermd n’est pas en contact direct avec l’air, ce n’est gukre que 1’oxygkne dissous qui peut avoir une action oxydante favorisde, il est vrai, par la pression rdgnant dans le systkme. Ce sont d’ailleurs ces considdrations qui ddcident de 1’orientation d’un ddrivd chimique vers un emploi d*huile lubrifiante ou de fluide hydraulique.
En rdsumd on peut dire qu’en pratique 1’huile est soumise k une ddgradation thermique plus ou moins aggravde par l’oxydation voire mGme par 1’hydrolyse. Une huile en se ddgradant entralne la formation de composds para-sites solubles et insolubles qui se manifestent par la formation de rdsines, de boues, de ddrivds acides... dont la prdsence se traduit de la faęon suivante :
- augmentation progressive de la viscositd du lubrifiant;