— 14
« tammentverssonobjettouteslesdemarches, tantdans « les nśgociations, que dans la finance et le reste des « choses nćcessaires, aplanirait bien des difllcultes. *
II est donc historiquement avćró que 1'idće de substitucr 1'arbitrage a la voie des arraes par un systferae de confóderation europóenne, dont le tribunal arbitral reglerait tous les conflits internationaux avec la force sufflsante pour faire respecter ses dócisions, est une conception de Henri IV; et il convient de revendiquer pour lui et pour la France la glorieuse initiative de cette idśe, qui au fond inaugurait la pri-mautódu droitsur laforceet devait icetitreetrefeconde dans l'avenir pour le dśveloppement paciflque de la civilisation. Mais dans cette conception de Henri IV, Sully fait une part trop exclusive au sentiment phi-lanthropique. II nous serable qu*on a trop nćgligć d’śtudier et dapprecier chez Henri IV les tendances hunianitaires de ce prince (1), dont 1’esprit civilisateur aimait, comme le dit Sully, ise faire honneur de penser
(1) Ce n’est pas sans motifs que le discours dćja dtó, prononci au congres de Pau, a etć par nous intilule les Deux mes de Henri IV, celui de la poule au poi pour tous ses sujets et celui de la paix pour tous les peuples. D’un cdte c’est l’id£e econouiiąue de rćpandrc 1’aisance par 1’accroissement de la richessc agricole. a oblenir surtout par le dćfrichement des marais. D un autre cóte cest 1’idće civilisalrice desubstiluer 1’arbitrage a la roie desarmes. II y avait cntre ces deua idees une corrólation que n’ont pas saisie ceux qui ne teulent pas admetlre qu’il y ait cu dans la poliliąue de Henri IV le point de vue d’un idóal humanitaire. Le peuple ne s’y est pas mepris. II 1’aimait, parce qu’i! sentaitquil en ćtaitaime, e* c’est une singuliire inconsiquence de se refuser k croire que ce prince, dans les projets auxquels il rdvait, n’ait pu unir a 1’amour du peuple 1'ainour de riiuroanitć.
sur la politiąue avec plus detendue et de pćnćtration, que le comraun des horauies. Mais quelle que soit la place qui revient a 1’idee civilisatrice dans la conception du Bćarnais, on ne saurait croire qu*il ne fit pas entrer en ligne de compte les avantages temporels k en retirer, et que le demembrement des possessions de lamaisond*Autriche lut une combinaison purement philanthropique.
Quant k 1’emploi des raoyens, il n’est pas admissible quon fut parvenu par la voie des negociations k refaire lacarte de 1'Europe. Ce n’est que par la guerre que pouvaient s’općrer tous ces dćmerabreraents. Or, c’ćtait une voie peu pratique et peu morale que celle de cette inevitable et sanglante guerre, pour arriver a la fondation d’une confódćration qui devait garantir dćsormais la paix de 1’Europe par l’intervention de la justice arbitrale.
On se sent toutefois śpris d'admiration pour ce prince, qui, rćagissant contrę des traditions sćculaires, se passionnait pour 1'idóe de garantir k 1'Europe les bienfaits de la paix par la substitution de la voie de 1'arbitrage a celle des armes, et revait la gloire du cirilisateur a une epoque oii les souverains ne con-naissaient gu&re d’autre ambition que celle de la puissance railitaire et de la conąuete.
Ce dessein de Henri IV fut soumis k la reine Elisabeth d’Angleterre et au roi Jacques I*r, son successeur; et, s’il faut en croire Sully, la premi&re fut loin de s’y montrer indifferente (1). L'idće ne pouvait se perdre et disparaure, car elle appartenait dósormais au mou-vement progressif de la civilisation.
(1) V. notę finale A.