lithisme politique, le monopole ideologique et 1 irresponsabilite organi-see. Les elements constitutifs fondamentaux de ce systeme, comment
se com portaient-ils?
II semble qu’une vieille r£gle - lorsque 1’Etat s’affaiblit, le socia-lisme se fortifie - ne vaut pas pour notre situation. Une des caracte-ristiques de notre situation est 1’interregnum. L’Etat ne peut plus exer-cer dune maniere efficace ses fonctions, et l’autogestion ne le peut pas eucore. Bień qu’on op£re une transformation progressive du caract£re et du volume de la fonction etatiste de la repartition des moyens de la reproduction elargie, celle-ci n’est pas transmise aux producteurs as-socies, mais la fonction de la reproduction elargie passe aux banques et aux reexporteurs en tant que centres nouveaux du pouvoir financier aliene. On rejettait a priori certaines formes d’organisation dans la structure de l’Etat sans en avoir trouve en echange de meilleures. L’Etat dans le socialisme n’est pas seulement un mai necessaire, de meme qu’on ne peut identifier toute execution des fonctions d’Etat ne-cessaires a 1’etatisme. C’est un faux radicalisme dont la Yougoslavie a bien paye le prix. Naturellement, le deperissement de 1’Etat est »sine qua non« du developpement du socialisme, mais en accord avec les presuppositions sociales objectives. Dans le socialisme autogestif aussi, 1’Etat en tant qu’expression de la repartition sociale du travail, est indispensable, mais pas seulement en tant que monopole de la con-trainte organisee, mais avant tout en tant que service social qualifie en fonction du travail associe.
L’autogestion est, sans doute, un moyen d’existence du socialisme humanistę, mais elle est introduite en Yougoslavie en tant que con-struction des structures politiques. Les presuppositions empiriques qui la rendent possible n’etaient point verifiees. Depuis le commencement, 1’autogestion se developpait au sein de 1’etatisme classique et meme du neo-etatisme plus tard, qui resulte du systeme corporatif de la pro-prićte de groupe. Dans la decade passee, 1’autogestion a epuise toutes les possibilites que ces structures lui ont offertes. Les droits et les de-voirs autogestifs des travailleurs dans le cadre de la reproduction elargie, ne s’elargissaient pas. En dehors des micro-communautes, 1’auto-gestion ne construisait presque pas ses propres structures. La sphere publique politique est restee hors de portee des producteurs associes. La participation dans 1’autogestion diminue. L’autogestion ne mani-feste pas 1’efficacite attendue. Le degre de la manipulation des auto-gestionnaires est tres haut. Les raisons plus profondes de la participation insuffisante des travailleurs a 1’autogestion se trouvent dans leur origine sociale, leur education et dans le niveau de leurs aspirations, mais aussi dans le systeme meme. La classe ouvriere n’a pas d’organi-sation propre pour la realisation de ses interets. Ensuite, les forces non-organisees de 1’economie de marche et la retraite des fonctions d Etat la ou il ne le faudrait pas, aboutissent aux effets opposes. L’au-togestion doit retrouver ses propres regulateurs pour surmonter les forces non-organisees du marche et harmoniser les interets de groupe avant que ce soit trop tard. En effet, dans la construction de 1’auto-gestion on est parti d’une presupposition fausse - 1’unicite des intćrets.
La periode dont il s’agit a montrć que 1’autogestion se d£veloppe sur
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