76 Emanuela Popescu-Mihu^ 4
Dans la m§me prćface Alerani prćcise aussi qu'il n'a pas donnć une traduction fidćle de 1'original, mais seulement un rćsumć (un ristrettoJ, .en eliminant du texte ce que lui a paru difficille k comprendre ou plus approprie aux gens destines a manier la plume et non pas l’epee. L’absence dans la ver-sion neogrecque des passages supplementaires ćcarte tout doute que le tra-ducteur ait utilisć 1'original, dont l'exposć ćtait plus ample.
Un petit detail remarquć a la lecture du Didaskaleion nous a mene tou-jours vers la traduction en italien: le titre du traitć de Descartes sur les pas-sions est cite dans notre texte en italien, k savoir : Delie passioni 9.
En fin, il est óvident que le nom Matta, qui figurę dans la notice du ma-nuscrit grec 529 commentee ci-dessus 10, n’est qu'une graphie fautive de Motta, la formę italienne du nom de la Mothe le Vayer 11.
La traduction en neogrec suit de pr£s la version italienne. ęa et la, au debut et a la fin de quelques chapitres, le traducteur a ćlimine une phrase ou deux, sans importance pour le contexte gćneral. Les citations en latin sont ou bien copiees comme tel ou bien traduites en grec.
Quant au traducteur, nommć dans les manuscrits Andreas d’Athenes ou Andrćas Myars, il pourrait ćtre un certain Andreas Myaris, personnage sans ćclat parmi les intellectuels grecs de son temps. II est ne en 1691, dans une familie d’aristocrates, originaire d’Athenes, mais refugiee en ce moment-la a Patras. II a ćte ćl£ve au College Flanginien de Venise, d’ou il est parti en 1713. Durant ses etudes a ce Collage, il a publić, en 1708, en compagnie d’un groupe de ses collegues, dans le recueil lesFleurs de la piete (”Av0r) euXa(3Etaę) un po^me ecrit en style anacreontique.
II a aussi etudie le droit a l'Universite de Padoue, mais on ignore ce qu’il est devenu apres son sćjour en Italie 12.
Dans la bibliographie consultće, personne ne lui attribue la paternite de la traduction qui fait l’objet de ces pages, mais il ne nous semble pas ha-sarde d'avancer l’hypoth£se qu’il en soit yraiement son auteur vu ses connais-sances de 1’italien, ainsi que son penchant pour la litterature.
II est difficile d’etablir la datę exacte de cette traduction. Si en 1725 elle figurait deja dans la biblioth£que des Mavrocordatos 13, il en rćsulte qu’elle a ćte rćalisće a coup sur avant cette datę. L’an 1726 mentionne dans la notice ecrite sur le manuscrit gr. 529, indique, peut-§tre, la datę de la co-pie manuscrite d’ou ont ete extraits les renseignements respectifs.
Le peu de pages dont nous disposons ici, ne nous permet pas de presen-ter en detail chaque opuscule du Didaskaleion. En rćservant un commentaire plus ample a la Morale, a YEconomique et a la Politique qui nous semblent les plus interessantes, nous nous bomerons a quelques mots au sujet des autres.
Bien quementionnee dans plusieurs copies manuscrites de la biblioth£que des Mavrocordatos, la Geographie ne nous est pas parrenue. Certes, elle a
fl V. le manuscrit gr. 513, p. 304.
10 V. p. 74.
u V. ci-dessus, p. 75, le titre de la traduction de 1’abbć Alerani.
13 V. des donnćes sur Andrćas Myiaris che z C. Sathas, NeoeXXr)vix‘?) ęiXoXoYla, Athćnes, 1869, p. 598 et surtout Ath. K. Karatlianasis, *H Q>\(iyyivzioę Ex°^ BeveTtac;^ Salonie, 1975, p. 164, 304. Sur le recueil Les Fleurs de la piete v. C. Th. Dnnaras, lstoria litera-furii neogreceęti (trąd. par Mihai \asiliu), Bucarest, 1968, p. 155—157.
13 Le catalogue publić par N. Iorga a ćtć rćdigć en 1725— 1726. V. Pilda bunilor domni, p. 85 et 104.