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a lravers toules les especes cle cette categorie abstraite. Par exemple, FeUSment phytogeographique borćo-atlantiquc du Nord de la France est compose de Cochlcaria donica, Thalictrum minus ssp. dunense, Pyrola rotundi/olia var. arenaria... alors que Feleinent subatlantique - submediterraneen comprend Anagaliis tenella, Ornithopus perpusillus, Oenanthe crocata, Cicendia filiformis... (J.-R. Wattez et J.-M. Gehu 1973).
A un niveau plus clynamiquc, on peul encorc considćrer Fćvolulion des especes cl leurs phylums, ou series evolutives. Par synlh&se au nivcau de divcrs phylums, on pourra remarquer Fcxistcnce d'invariants morphoIogiques. Ces invarianls evoluiifs <l travers des phylums dislincls sont generalement appeles des « conver* gences ». Ils apparaissent en gćnćral sous Fefle! de facleurs ecologiąues voisins s*cxprimanl dans des regions eloignees. Ainsi les plantcs cactiformes represcntecs par des familics phylogenćtiqucment bien dillerentes, quoique proches au niveau appareil vegetatif de leurs especes (Caclaceae, Didiereaceae, Euphorbiaceae, Aście-piadaccac) conslituent un cxemple c!assique de convcrgence vegćtale. On pourrail encore citer Pcxemplc des grands phaneropliyles scapeux des hautes montagnes tropicales cFAfrique (Dendrosenecio, Astcraceae; Lobelia, Lobcliaceae) cl d’Ameriquc du Sud (Espeletia, Culcitium, Astcraceae: Puya, Pourretia, Brometiaceae). On pourrail prendre en lin le cas des plantcs carnivores (Droseroceae, Sarraceniaceae, Nepenthaceae, Cephalotaceae, IjMtibularłaceae); a ce propos, on remarąuera que la convergence masque parfois les veritables affinites phylogeneliques des especes ; ainsi, on ne sait pas encore tres bien si 1’ordre des Sarraceniales est nalurel ou arliliciel, c'est-źi-dirc conslruil simplement sur des convergences. II existe aussi des exemples en zoologie : ainsi on pcut citer la convergence morphologiquc entre le Requin (poisson), FIchtyosaure (rcplile ćteint) et lc Dauphin (mammifire). Le milieu n’cst ccpendant probablement pas le seul element explicatif: ainsi peut-on evoquer la convergence rcmarąuable entre Ferii des Cephalopodes et celui des Yertebres.
2. Au NIVEAU DES COMMUNAUTĆS VĆGĆTALES.
Elevons-nous d'un niveau ct passons des planles aux communautes vegc5tales. La encore, si divers caracleres ou diverscs proprietes attaches aux communautes concretcs restent invariants par un changcment de conimunaulćs, on pourra dćfinir des catćgories abstrailes, synlaxons ou F-struclures phylosociologiques.
L’unc des premieres approches dans la connaissance de la vegetalion a ćli la phytogćographie, nee au cours du XIX* siecle, et qui a prćcede la phylosociologie. Outre la distribution des especes vegetales (§ E-l), cette discipline se proposc de decrire Ic groupement des vegetaux entre eux pour forger des paysages. Un des concepts fondamenl.aux de la phylogeographie est celui de « formation vegelale ». Une formation vegetale est, finalemenl, une F-slructure qui rasscmble des uniles paysagfcrcs ayant un caractere commun, invariant, la dominance d’un type biolo-gique au sens cle Raunkiahr. En fonction de la naturę de cet invariant, du type dominant, on definit les categories suivantes, valablcs a travers la vegśtation mondiale comme le montrent ces exemples :
— Roseliere: formation a grands hemieryptophytes, souvent des monocotyle-dones k pollinisation anćmophile et floraison diserfete. Ex.: roseliere a Phragmites australis, roseliere sauniatre k Scirpus maritimus, roselieres neotropicales a Eleo-charis mulata, k Cladiurn jamaicense {B. De Foucault 1978).
— Mćgaphorbiaie : formation a grands hemieryptophytes, souvcnt des dicoty-ledones luxurianles, k floraison vive et pollinisation entomophile : mćgaphorbiaie subalpine a Adenostyles alliariae, planitiairc a Filipcndula ulmaria.
— Pelouse xćrophilc a chamaephytes succulents : pelouses a Sedum (dbam, S. reflcxum, S. angiicum, Sempervivunt montanum; en Guadcloupe, falaises sur-chaulTees par le soleil a Borraria dusii - Melocactus intortus.