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du Lyonnais, du Dauphine et du Beaujolais^. Et mćme le prix eleve du plomb pendant les periodes revolutionnaires n'a semble-t-il pas entrathe de "decadence" technologique. Toutes les poteries trouvees dans les fouiUes, a quelques exceptions pres, sont alors glaęurees. Du reste le plomb demeure regional et il en faut tres peu pour une glaęure : on en consomme aujourdfiui 100 g pour 1 litre de liquide fixateur. Ainsi, sur le strict plan methodoiogkjue, il n*est pas ininteressant de confronter donnees de la fouille et donnees de l*histoire, m£me en ceramoJogie. A titre dliypothese, et en 1'absence d'elements datants, tels que les monnaies, on doit pouvoir se fonder sur les dates d'ouverture des mines, leur proximite geographique, voire le prix des metaux pour estimer la chronologie des ceramiques et examiner les interactions possibles des metiers de la metallurgie et de 1'artisanat du potier en terre.
4. Les outils et les gest es.
II est parfois "plus facile de conserver une houe que Phabitude de s'en servir", disait Ph. Bruneau dans RAMAGE 2. C'est surtout vrai dans ce domaine. Du geste, rien ne demeure et de Poutil, presque rien. Seule une iconographie trop rare et les traces en negatif laissees par le potier sur la sur face des pots subsistent pour nous les rappeier. Et si trop peu d'outils nous demeurent connus, c'est aussi qu'on a surtout fouille les fours et bien peu les ateliers. Cest encore que les outils, peu codteux ou ne coOtant rien, n'ont pas m£me ete pris en compte par leurs contemporains, les redacteurs d^nyentaires ou de testaments. C*est enfm que leurs materiaux perissables nłont pas permis aux sols de nous les conserver.
Tout commence avec l*extraction de Pargile. Par Pethnographie, methode regressive pour une fois indispensable, on sait qu'il y faut des pies et des puits peu profonds. Dans 1'Angleterre de l'epoque sub-actuelle, un treuil sommaire fait de deux fourches et d’une branche suffisait a remonter les masses d’argile. C*etait une activite saisonniere. L'extraction s^ffectue d*automne a fevrier. On laisse geler 1'argile pour qu'elle se brise, une fois convertie T,en pierre par grant froidure qui engele la moisteur de celle terre", disait Barthelemy 1'Anglais, au XIIle siede. On la depose ensuite dans une fosse de petite dimension (environ 1,10 x 1,50 m en Saintonge) creusee dans le sol, et aux parois faites de planches^. L*archeologie medievale, quand elle atteint Patelier, en decouvre de peu differentes : a Scarborough, plusieurs fosses a argile rec tangu la ires creusees dans une argile dure contenaient encore de 1'argile piastique. En Tchecoslovaquie, 1'argile etait conservee soit en puits de stockage, soit en monceaux sur le sol des ateliers. Mais il s'agissait dans ce tout demier cas de la demiere masse d'argile preparee immediatement avant le toumage. A Tours, D. Schweitz signale la presence d*une fosse a stocker 1'argile pour la laisser "mflrir" : maęonnee, comportant un muret de pierres et de fragments de tuiles, jointoyee a 1'argile. Une surface de travail trapezoldale etait constituee de carreaux de recuperation^ ; je fond. L*utilisation de ces fosses est bien connue. La sentence contrę Colin Gosselin, potier de terre rue de la Savonnerie, a Paris, en K86, la rappelle s 1'argile, "avant qu'elle feust misę en oeuvre, fallait quelle feust toute pourrie et detrempee par Iongue espace de temps en