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rien change pour Tarmee. Le 7, des refugies commencent a arriver a Leopoldville et on apprend que le generał Janssens a ete revoque. Le matin du 8, on annonce que
des troupes revoltees marchent sur la capitale et que les avions de la Sabena
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natterrissent plus a la Ndjili. Des soldats mutines patrouillent dans les rues, arretent des Belges. Notre confrere, dont la presence est requise a Bruxelles, part par Brazzaville.
Une periode de grandę agitation a commence pour le Congo. Des revoltes eclatent au Kwango, pres de Stanleyville, au Kasai, au Łomami, ou des agents sont massacres. La ou le calme regne, comme a Kinshasha et a Bakwanga, Tactivite des filiales continue. Au Katanga, en reaction contrę les desordres qui sevissent ailleurs,
Tshombe a fait secession, ce qui met la Societe Generale dans une position delicate.
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De par ses filiales du Bas-Congo, du Kasai et de l’Equateur, elle doit maintenir de bonnes relations avec le Gouvernement de Kinshasa. D’autre part, TUnion Miniere et les autres affaires du Katanga la placent sous Tobedience du Gouvemement de Tshombe. Le Gouvemement central reproche par lettre a la direction de TUnion Miniere d’avoir paye indument ses redevances et droits de sortie au Gouvemement Tshombe, et Tinvite a les lui verser sans delai. En janvier 1962, notre confrere doit se rendre au Congo pour regler ce litige delicat. M. Adoula, qui a remplace Lumumba, lui reserve un accueil chaleureux et n’insiste pas sur Taffaire des redevan-ces. II dit simplement son souhait de voir Tshombe renoncer a sa secession pour venir occuper un haut poste au Gouvemement central. Notre confrere dine avec Tambassadeur des U.S.A., qui lui explique la position de son gouvemement: le Congo doit etre un bastion contrę Textension du communisme en Afrique Centrale. A cette fin, il doit rester unifie. L’Union Miniere devrait donc provoquer la chute du regime de Tshombe en s’abstenant de payer ses contributions. La Societe Generale voit les choses d’une faęon differente : les rapports entre le Katanga et le Gouvemement central soulevent un probleme politique qui n’est pas de son ressort; au Katanga, elle est placee devant une autorite de fait a laquelle elle doit se soumettre; de plus, il faut bien constater que la, Tordre regne, on travaille et les entreprises sont prosperes ; dans d’autres parties du Congo, le desordre et Tanarchie sevissent tandis qu’a la tete du Gouvemement Tintrigue et Timpuissance dominent.
En 1961, le gouvemeur de la Societe Generale, M. Paul Gillet, est atteint par la limite d’age. C’est normalement Edgar van der Straeten qui doit lui succeder, et le poste lui est offert. Mais, apres une carriere presque entierement consacree aux affaires congolaises, il estime qu’il est de son devoir de ne pas se laisser distraire de cette tache par de nouvelles charges, au moment precis ou le dramę africain requiert plus que jamais une attention quotidienne. II refuse donc la fonction la plus prestigieuse qui existe dans le secteur prive de Belgique. Comme le dira plus tard le gouvemeur Max Nokin : «Cette decision porte la marque d’un rare desinteresse-ment et d’un sens eleve du devoir qui a toujours caracterise M. van der Straeten». En mai 1963, il devient president du conseil d’administration de TUnion Miniere du Haut-Katanga. La gendarmerie katangaise s’etant debandee sous Tattaque du contingent indien de TO.N.U., la secession a pris fin. L’armee nationale congolaise