LA SOLUTION 161
des clercs (Quod. VI, a. 12) — et la meme doctrine est reprise pour le cas particulier des eveques (2* 2a=, 185, 7) — ii distingue nettement 1’un et 1’autre, 1’objet de la possession: ęuantum ad conditionem ipsius rei, et la maniere de s’en servir, Tusage: ex... modo utendi, Pour celui-Ia, il ne saurait y avoir de peche de la part du clerc, ces biens lui appartenant veritablement: ... potesł re sua uti ut vult; et ex hac parte non accidit peccatum; quant a celle-ci, au contraire, elle peut etre Toccasion de fautes ou par exces dum scilicet inutiliter consumit bona propria, ou par defaut, in quantum scilicet non erogat in ea in quae oportet.
La doctrine s’eclaire encore davantage si Ton considere les biens ecclesiastiques, dont le clerc n’est que radministrateur. Parmi ceux-ci, d’apres les saints canons, quelques-uns sont prin-cipalement destines au soulagement des pauvres, tels les bona hospitalium et aliorum huiusmodi; d’autres aux ministres du culte eux-memes, tels les prebendes. Ici donc il peut y avoir deux fautes de la part du clerc: 1’uneacausedelobjetpossede,conditio ipsius rei, s’il s’approprie cette premiere sorte de biens ecclesiastiques en les faisant servir uniquement a ses besoins personnels; 1’autre qui vient de 1’abus, du mauvais usage de cette seconde espece de biens qu’il peut sapproprier. Mais sont-elles de meme espece?
In primis bonis peccatum committitur non solum ex abusu, se<ł etiam ex ipsa rerum conditione, dum aliquis in suos usus assumit quod est alterius; et ideo tenetur ad restitutionem tanquam defrau-dator rei alienae. In secundis vero bonis non committitur peccatum nisi per abusum, sicut et de bonis pedrimonialibus dictum est; unde non tenetur quis ad restitutionem, sed solum ad poeniten-tiam peragendam (ad 3“™).
Donc un peche contrę la stricte justice d une part, de 1’autre rien de tel. Or, precisement, ce demier cas est celui de tout proprie-taire, de tout riche, qu’il soit clerc ou non. On peut conclure en