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LA CONSTRUCTION LYONNAISE
U. Le monument de la Republiąue, place Carnot.
Archi te cle, M. Blayettk. — Sculptour. M. Teynot.
— SUI1B —
Fidelo k notrc promesscdc dire ćgaleroent lebien et lemal, nous louerons le groupe formć par la Yille de Lyon, assise sur un rostre naviguant entre le Rhóne et la Saóne, pour le caractero franchemont decoratif de cette composition triangulaire. qui d’une part liii donr.e beaucoup d’unitć et de cohesion, roais par contrę amene la ViUe de Lyon a avoir les epaules hien ćtroites, et le Rhóne et la Saóne a ćtre si ćnorraes que, malgrć leur justesse anatomiquc, leurs membrcs paraissenl gonflós et boudinent. Ges reliefs enormes se supportent encore assez bieu dans le Rhóne a cause de sa virilite, iuais dans cette Saóne qu’a-t-on faii de la grace chatoyante, ondulantc, pleine de nonchalance et toute femi-nine de uotre bello riviere ?
Quant a la Yillt de Lyon, pourquoi lui avoir donnę cette eipression desćvćritć si grandę et de ddsenchantement, sentimcnt accentuó par le pli boudeur prononcd des levres, produit surtout parce que Ton ne pent voir cette figurę que de bas en haut, ce qui fait que la saillie de la levre infdrieure se projette sur la ievrc su~ pćricurc et que les coins nela bouchc paraissent descendre encore bien plus qu’en rćalitć. Mais les bonr.es choses dlant rares, n’ou-blions pas de mentionner ce jeune garęon, assis k gauche, qui n’est vraiment pas mauvais.
Nous arrivons maintenant aux trois groupes symbol i sant la devise du rdgime rdpublicain. Rdpdtons-le encore, ces groupes sontplacds trop haut. Si encore 1’artiste avait tentd de traduire cette dcvise par trois statues d’une composition analogue a celle de la Yille de Lyon, cette hauteur aurait paru moins grandę et le monument y eCit beaucoup gagnd en unitć, qualitć qui lui fait completement dćfaut; puis, si l'on n’avait pas trouvd cette symbo-lisation assez expiicite, rien n’empćchajt de la complćter par des bas-reliefs qui auraient garni la surface si nue des piedestaux.
La Liberie, dont la robę, bien qu’amdlioree par des manches larges et courtcs, offre une partie des inconvenicnts citćs plus bant, surtout en ce qui touche le ventre, tient d'une main le dra-peau national et de 1’autre un flambeau d’un geste tout a fait thda-tral. Rien & dire de ce vieillard baisant la frange du drapeau tricolore, si ce n’est que cette tdte estcelle d’un vieil alcooliąueet non celle d’une statuę symbolisant la vieillesse dont la pliysio-nomie, pleine de noblesse et de bontd, doit inspirer le respect. A droite, cette jeune mere attentive a allaiter son bćbe, tandisque 1’alnd s’appuie contrę ses genom, formę un petit groupe dans le grand ct charme par sa siraplicitć et son naturel.
UEgalitś e&l certainement le plus mauvais dc ces groupes allć-goriques. Laccord que YEgalile a obtenu entre la Kichesse et lo Travail semble bien difficilc. La jeune femme n’a 1’air que tres mćdiocrementsatisfait et lc forgeron tout simplctnent furieux. Nous nc pouYons pas diro quc ces sentiments ne sont pas, malheureuse-ment, ceux qui animent 1’ouYrier et le capiialiste; seulement (il y a un seulement) pour vouloir traduire un seutiment violent, H ne faut pas aller jusqu'& la grimace. Au reste, tout serait a reprendre dans ce groupe, la pose des corps, l’cxpression des visages, la cuirasse ? de cette EgaliU avec des embryons do seins et la Hichesse qui n’en a pas. si tant est que ce personnage est une femme, ce qui est indiquó parce coflret et contredit par cette jarabe si masculine, qui semble bizarrement construite sans que l’on puisse se rendre compte si cela provient vraiment de son modele ou des taehes noiratres dont la pluie l*a couvcrte. De plus pour compUter de co cótó 1'aspect fdcheux du monument, lo profil desgroup33 Liberie et surto.it Frater ni te e?t exces3ivement dis-gracieui par suitę de toutes ces draperies qui s'envolent si lour-dement afin do faire, de face, un fond a la figurę principale. Pour nous il aurait raieux valu laisser ces groupes se detacher franche-ment sur le pylone central et ne pas avoir ces draperies qui alour-dissent encore ccttc statuairc si dćnuće d’eh?gance.
11 y a un rapprochement bien bizarre sur lequel nous pourrions longuement philosopher si nous nous adressions k un public raoins technicien ct plus boulevardier, entre lc sujet de ce groupe Fra-ternite et la datę 1870 dont il est surniontó, dale qui nous rap-pelle implacablement la Gufrhk et cette lutte fratricide et crimi-nelle entre toutes : la Commcnk.
Cc groupe est un peu nieilleur que les prćcedents. La Fraternitć ne grimace pas, elle semble tout simplcment lieurcusc de la fra termsation dedeux races si differentes en leur souriantavec bonte. Gr&ce au mouvement de sa tete fortemenl pencbće en avant, on peut voir son visage a peu pres a angle droit, ce qui dćtiuit cette moue qui nous avait tant agacd dans la Yille de Lyon surtout.
Mais de tout ceci il nous faut bien au moins tirer quelques conclu-sions, nous formulcrons ainsi les nótres :— On nc pcut angmenter outre mesure les dimensions d’une maąuette sans s’exposer a bien des surprises, — 1’artiste a par trop oublie que la sculpture doit <5tre, avant toute chose, belle de ce beau surhumain de 1’idćal.
Le promeneur ne jouit que tres imparfaitement de toute cette oeuvre par suito de $a ligne dc vue beaucoup trop basse. Tout cela est bien dommage et pour Templacement et pour la somme dćpen-sec, qui tous deux perineltaient de s’attendre k un rśsultat bien mcilleur.
Marcel Abbial.
Enqaete. — Une enqu6te adrainistrative est ouverte sur le projet relatif a l’acquisition par la ville de Lyon, au prix de 43.789 fr. OOcentimes, de denx parcelles de terrain appartenant aux hospices civils de Lyon et situees en faę^de sur la dćviation du che min viiinal ordinaire n° 19, « de Boutary », commune de Galuire, quartier de Saint-Ciair, lesdites parcelles destinees ą constituor uno zonę de protcction pour les galeries filtrantes de Tusine des eaux de Saint-Ciair.
Les pieces deTaffaire sont deposees a la raairic de Galuire, pour ótre communiqu(?os pendant huit jours, a compter du samedi 10 janvicr 1897, aux personnes qui desireront en prendre con-naissance.
A l’expiration de ce uelai, un commissaire-enquśteur, sp^ciale-ment dćsigne a cet ctfet, recevra k ladite mairie, le dimanche 24 janvier 1897, de midi a 4 heures, les declarations des habitants sur les avantages ou les inconvćnients du projet dont il s’agit.
ChangemeDt de nom de rue.— Par dderet du 24 decembre dernier, a etc approuvee la dślib^ration, en datę du 18 novembre 1890, par laquelle le Gonseil municipal de Lyon a attribuć a la rue d’Eeully (quar:icr de Vaisc) la dćnomination nouvelle de rue Tissot.
La Chambre syndicale des proprietes immobilieres de la Yille de Lyon et de la banltene anr.once pour le dimanche 24 janvier courant, sa fćte annuelle. Les societaires qui voudront bicu manifester, k cette occasion, lYtroite solidarit^qui unit les membresdu syndicat, sont invitds k retirer leur carte au sióge social, 72, rue Pierre-Cor-neille, de 8 heures a midi et dc 2 houres a 0 heures,
Voici lo programrae de la reunion : aO heures prócisc, banquct dans les salon* Monnier; a 8 heures 1/2, spcctacle intime ; la Cigale chet les Founnis, comediecn unacte par Ernest Legouve et Eugene Labiche; mouologues par M. Benoist-M5ry, Mile