devoue du duc de Bourgogne, jusdfie 1’assassinat de Louis d’Orieans dans un discoui memorable, sur lequel nous aurons 1’occasion de revenir dans le second chapitre127. D’autre comme Jean Gerson ou Benoit Gentien, prennent posidon en faveur du parti adverse12’.
Les occasions de mettre en valeur l’eloquence des docteurs ne manquent donc pas. E 1405, le theologien Jacques Legrand preche "luculentissime" devant la reine Isabeau pui; quelques jours plus tard, devant le roi et les ducs de France, s’en prenant a chaque fois au moeurs dissolues des gens de la cour (III, 268-270). La meme annee, Jean Gerson prononc devant les princes un fort elegant discours sur la necessaire reformę du royaume (UL 346' Pendant le soulevement cabochien, Eustachę de Pavilly, "in sacra pagina professor erimiut Tu!liana eloquencia pollens. apta ąuoąue ad alliciendum animos audi tons", jusdfie devant 1 roi 1’arrestation d'un certain nombre de conseillers du duc de Guyenne (V, 40). En plus d prononcer ces "sermons" politiques de circonstance, les universitaires sont souvent envoyes e mission aupres des princes ou des papes. En 1388, quatre docteurs parisiens sont deputes a I cour d’Avignon pour tenter d’obtenir de Clement VII une condamnation fonnelle des theses d; Dominicain espagnol Juan de Monzon au sujet de 1'inunaculee concepdon de la Vierge: ils deploient, nous dit Michel Pintoin, "les charmes d’une eloquence si persuasive et une tell profondeur de savoir (a tam dulcissimo fonie lacteo eloąuencie tantaąue profunditate scienci emanarunt), qu’ils gagnfent] a leur avis le papę ainsi que les cardinawc, et s’attir[ent] leu admiration" (I, 514-515). Meme lorsque l’envoye n’agit qu’a titre de messager, il se doit d’etr un habile orateur. Car a cette epoque, la transmission d'un document a une autorit s’accompagne toujours d’un message "de bouche"129. Une bulle de 1405, transcrit integralement par le chroniqueur, fait ainsi reference a deux lettres presentees a Innocent VH ai ,r Voir infra.. pp. 78-«5.
1:8 En 14 U, Jean Gerson parvient a faire condamner neuf propositions extraites de la "Justification" de Jeai Petit par un "concile de la foi" reuru a Paris. Cette condamnation est puWiće par Benoit Gentien au parvis de L catbedrale Notre-Dame (V. 276). Gentien sera plus tard massacre par les Bourguignons (VI, 246). Quant Gerson, apres avotr vai nemem tentć de faire a pp rower la condamnation de Jean Petit par les peres du concile d Constance. il sera condamne a un cxil volontaire de plusieurs annćes. Votr B. Guenćc, Un meurtre. une societś pp. 232-264. Apres 1418. TUnhersite ’devi[e)ot l'un des plus ferroes soutiens du pouvoir anglo-bourgurgnon" appu>ant la double monarchie d'Henri VI et partia pan t au proces de Jeanne d’Arc en 1431 (J. Verger et C Vulliez. "Crise et mutations des unńersites franęaises a la fin du Moyen Age". p. 122).
1:9 B Guenee. Un meurtre. une societi, p. 211.