LAustralien John Butler s’est fait connaTtre aux Etats-Unis avec cet opus qui s’inspire largement des musiques de racines ameri-caines, du Delta Blues aux ballades appalachiennes, tout en payant un tribut aux grands espaces australiens. Cet album du succes a egalement permis au chanteur d’amorcer un retour des musiques roots sur le devant de la scene.
| n ce debut de millenaire, John Butler trainait toujours le dobro de son grand-pere. ses dreadlocks mitees et son lecteur de cassettes souffreteux dans les mes de Perth. La sortie de ses deux premiers albums lui avait bien ouvert quelques portes et permis de degotter quelques contrats dans des clubs dissemines aux quatre coins du continent australien. Son premier album studio. « Three », sorti en 2001. lui avait apporte une notoriete certaine et lui avait ouvert en grand les portes de quelques theatres dans son Australie natale. Mais les cassettes et les CD qu'il arrivait a placer aux passants compatissants, qu’il n hesitait pas a interpeller pour les delester de quelques dollars. suffisaient a peine a couvrir le loyer de son studio decati et les factures
de son van poussif qui le transportait sans rechigner dune cóte a lautre. II avait formę en 2001 son premier veritable groupe, le John Butler Trio avec Jason McGann a la batterie et Gavin Shoe-smith a la basse. Pas encore de quoi pouvoir quitter son train-train de musicien des rues. mais il sentait que sa carriere etait sur le point de decoller. II etait plus que temps. La trentaine approchait a grands pas (le musicien est ne le 1" avril 1975 a Torrance en Califor-nie. d'un pere australien et d une mere americaine) et le maigre diplóme d art de l'Universite de Curtin ne semblait pas suffisant pour lui ouvrir en grand les portes de la vie active. En fait. linte-ret devenait tel au pays d’Oz pour le jeune chanteur que son album « Three » etait reste de longs mois dans les charts de musique alternative australienne. Le petit label Jarrah Records n avait pas les moyens dassurer une promotion de rouleau compresseur. mais l album continuait neanmoins son petit bonhomme de chemin et il permit au chanteur de decrocher un Aria Award. l equivalent de nos Victoires, pour la meilleure production independante du continent. C est sous ces bons auspices que le chanteur preparait donc son troisieme album, dont il pressentait bien qu il serait celui de l echec ou de la confirmation.
Jarrah Records mit les grands moyens pour le nouvel album. Le chanteur pouvait bien pratiquer un genre tres rustique, faire son fonds de commerce d une decontraction affichee, il n en restait pas moins qu il fallait mettre toutes les chances de son cóte et qu'une production professionnelle. qui n etait pas necessairement synonyme de sophistication sterile. pourrait etre un atout. Quand il commenęa les seances de « Sunrise Over Sea » a la fin 2003, Butler s'entoura des membres de son nouveau groupe: Nicky Bomba a la batterie. Shannon Birchall a la basse. avec le renfort de Michael Barker aux percussions (qui remplacera Bomba apres que celui-ci eut decide de se consacrer a son groupe de reggae), et de Danielle Caruana aux choeurs. L'equipe etait soudee. lentente reelle. et pourtant le groupe n avait pas cette cohesion perenne dont d autres pouvaient senorgueillir. Butler ne doutait jamais lorsque venait le moment du choix de ses musiciens. II savait ou il allait. n hesi-tait pas a trancher. U declarera a Rolling Stone :« Je suis le gardien de ma musięue. J'ai iintuition et la yision necessaires pour savoir choisir les bons musiciens. J'ai appris qu'il ne sagissaitpas forcó-ment de garder les memes musiciens pendant cinq, six ou dix ans. >