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de hautes bottes — pendant les voyages — et de souliers souples lorsqu’il se trouvait en ville; Phiver il ajoutait & cette tenue une longue pelisse fourróe. II portait comme armements un long sabre turę accrochś a son cou et deux pistolets.
Beaucoup plus tard, en 1832, mi autre contemporain qui a bien connu Tudor nous donnę aussi une description dśtaillće; il ne l’a pas aimó et c’est justement pour eette raison que la description et le portrait gardent leur valeur car ils englobent, & cótś des observations un pen dures et injustes (surtout en ce qui concerne la formation spiritueUe) aussi des observations qui se sont imposśes au mśmorialiste, au-dela de ses propres sentiments. II s’agit de ętefan Scarlat Diiscalescu. Selon les prócisions de Nicolae Iorga, celui-ci avait śtó, en 1821, le secretaire de Tipaldo, eaimacam de Craiova, puis celui de Al. Pini, consul generał tzariste & Bucarest. Nous apprecions utile une prśsentation intśgrale de la description et du portrait qu’il avait brossó.
Voici ce qu’il notait entre 18Ó8 et 1878, alors qu’il redigeait ses mómoires, dótails tellement prócieux : « Beaucoup de choses ai-je lu sur ce Tudor Vladimire'scu, et je l’ai meme vu dans une lithographie (oelle de Papazoglu — n.a.,) mais elle ne lui ressemble pas du tout, et puisque j’ai eu 1’occasion de le connaifcre de pres, je crois qu’il ne sera pas superflu de noter quelques traits rappelant ce personnage devenu historique pour notre pays ». Puis, il brosse le portrait suivant :
«Tudor etait un peu au-dessus de la taille moyenne; pas costaud» mais bien proportionnś j figurę pale, moustache blonde, traits hannonieu\ : il se tcnait droit comme un soldat; sćrieux, maussade, la parole bative, imposante mais parcimonieuse, un air de commandant. II ćcrivait bien en roimiain, peut-etre que les nombreux proces lui ont-ilscró's l’habitude, mais, autrement, il n’en savait rien. Sa tenue vestimentaire, a Bucaiest, ótait celle d’un boyard oriental, car il avait le rang d’officier. Pendant la rśvolution je Pai vu dans ce costume : bonnet en peau d’agneu noir et fond en etoffe blanche, pantalons, soubreveste de bure, manteau conrt-de feutre orać de soutaches, un autre par-dessus, long cette fois, pistolets accroches & la taille et un sabre turc dans une bandouliere aux branden-bourgs en sois tressśe, dragon russo ». Sur le caractere de Tudor lo merno-rialiste notait :« Chicaneur... Homme decidś, ^ cceur ouvert, peut-etre ambitieux, voil§i des qualitćs & faire jaillir la vaillanee i>. Et le m^morialiste conclut par une rćflexion digne de notre attention : « Qui sait ce qu’aumit pu devenir un homme pareil dans d’autres circonstances, dans ime autre śpoque et avec un esprit plus cultivś ! II avait les qualitśs d’un grand homme, mais le temps et les moyens lui ont manquś ». Et n’oublions pas, pour les sentiments du mśmorialisle, cette autre rćflexion : «il critiquait tous les fonctionnaires, sans distinction, comme si lui, & leur place aurait mieux agi » 1.
Chiriac Popescu, chef de la gardę personnelle de Tudor ou tout simplement «bourreau » (exócuteur des peines capitales —n.a.), tel qu’un autre temoin le confirme 2, dans son original «mómoire » attribue & un «Bulgare » (qui dialoguait avec un « Grec ») les suivants propos quant
N. Iorga, op. cit., p. 51 et 53.
Archlves de 1’Etat de Bucarest, fonds Saint-Georges, inv. 1126, III, doc. 14, i. 30-