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Carte des Crus de Bordeaux.
Durement ćprouvć par le blo-cus pendant les guerres napoleon-niennes, puis par les graves malar dies cryptogamiques vcnucs dłAmerique a la fin du siecle dernier, le vignoble a retrouve au XXe siecle son plcin epanouisse-ment.
Le vignoblc bordclais rćussit a maricr dans ses 100 000 hectares Punitć et la diversite, pour le bonheur des amateurs et la ri-chesse de leurs dćbats. L’unite est sans doute le fait du climat maritime de cette region large-ment ouvcrte sur l’Atlantique , dont elle accueille les vents domi-nants d’oucst rćgulćs par le Gulf Stream et assagis par Fimmcnse forćt des pins. Les deux grands fleuvcs, Garonnc et Dordogne, rćunis ensuite dans Fimposant es-tuaire de la Girondc, complctent cc role Capital des eaux - ironie des choscs - dans la dćlicatc al-chimic qui permet a la vigne de produirc ici un fruit aussi rćpute. Cet aspcct climatiąuc se complete d'un sous-sol tres large-ment calcaire ou graveleux : par un effet de drain il assure aux profondes racincs de la vigne un ćquilibrc homogene. La diversitć sc trouve dans les terres de sur-facc : argile donnant au vin sa puissance, sablcs pour la Ićgcrete, gravcs pour la finesse, l’ćquilibre et 1’ćlegance. Elle se trouve aussi dans le choix des cćpages. Part dc la vinification et les levures que chaque cru a su dćveloppcr au cours de dizaines d’annees de vinification.
D’une faęon generale, les terres sont pauvres, et, mis a part les «palus» prochcs de la Ga-ronne, ne se pretent que difficile-ment a d’autres cultures. Ainsi l’equilibre des rendements res-pecte cc principe qui veut que la vigne ait besoin de souffrir pour donner des vins de grandę qualite et que des lors la production h 1'hectare reste faible, inferieure ici & 45 hl/ha pour les appella-tions d’originc contrólees 12 (A.O.C.).
Ne pres du 45c parallćle, le Bordeaux est ainsi le fruit d’un ćquilibre subtil de la naturę, avant d'etre pour les repas de fe-tes “les joyeuses noces des sens et de ramę.” »
Les cćpages du Bordelais ont historiquemcnt peu varić. Deux d'cntre eux s^ffirment nćan-moins plus nettement ces demie-res annees. Le merlot qui donnę finesse, souplesse, chair et ele-gance et le cabernet sauvignon, tannique et charpentć, bien arme pour vieillir.
Les autres cćpages (sans les ci-ter tous) sont pour les rouges : le cabernet franc et lc malbec ou cot qui n’intcrvienncnt que dc faęon complćmcntaire, et pour les blancs : lc sćmillon ct lc sauvi-gnon. Le premier possede une ap-