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1’oreille h leurs dśnonciations. Ayez confiance dans le Prince, ai-je ajoutś, et rappelez-yous le langage loyal qu’il yous a tenu pendant son sćjour h Constantinople ».
« Je me rappeUe parfaitement, a rćpliąuć le pacha, et je crois yolon-tiers que le Prince n’a pas deux langages 1 223.
II est particuliórement intćressant — tant pour montrer le prestige dont jouissait Cuza h la Porte et aux yeux de la Piance que pour souligner la sympathie rćelle de Baligot envers Cuza et les Principautćs et pour mettre en śyidence la confiance qu’on accordait h Costache Nćgry dans le monde diplomatique de Constantinople — de parcourir le dćbut de la lettre du journaliste franęais adressće au Prince, le 3 ayril 1861. « J’ćprouve une joie bien sincóre h Yous faire part du succśs de la lettre autographe que Yotre Altesse a envoyć & Mr. 1’ambassadeur de France par 1’intermśdiaire de Mr. Place.
Hier, je passais la soiree au Palais de France. Mr. de Lavalette a bien youlu quitter son jeu pour m’entretenir de Yos affaires.
“J’ai reęu une lettre du Prince Cuza, me dit S.E., une lettre d’ex-plications, charmante, tr6s longue, ścrite de 8a propre main. (Je souligne ces mots parce que Mr. de Lavalette appuya yisiblement et avee une satis-faction marquće sur ce dótail. Pour etre ambassadeur et ambassadeur de France, on n’en est pas moins homme). J’en suis trćs content. Nćgry a connaissance de cette lettre?”
Le ton de M. de Lavalette śtait fort gracieux et s’harmonisait parfaitement avec son langage. Je crois etre tout h fait dans le vrai en don-nant h Yotre Altesse l’assurance qu’Elle a reconquis presque entiśrement le terrain perdu ... »M.
L’ancien et 1’actuel journaliste ne peut s’empecher de temps h autre d’utiliser sa plume en ćcriyant quelque article en faveur de Cuza, des Principautćs, aux moments qu’il jugeait opportuns. Faisant semblant de demander la permission au Prince (parfois post-festum), il glisse h Cuza, adroitement, des nouyelles sur «le pćchć » commis.
« Pui8que j’ai parlś du “Courrier d’Orient”, je vous prie, mon Prince, en tout humilitć, de me permettre de recommander h la bienveillante atten-tion de Yotre Altesse une correspondance de Bukarest, insćrće dans ce journal. Yieux pścheur, je n’ai pu rśsister & la pensśe de frapper un petit coup prścisćment h la yeille du jour oh la Porte allait dćliberer et de lui faire connaitre oh en sont les hommes et les choses dans les Principautćs Unieś. J’imagine que les Turcs n’ont jamais bien su ce que renfermait la Convention et j’ai youlu leur prouyer que Yotre Altesse ne deniande rien de nouveau, puisque l’Union est inscrite hchaque ligne de 1’acte du 19 aoht »26.
Dans le meme esprit, une autre lettre (du 28 avril 1861) informe Cuza : « J’ai trouvć le moment favorable, mon Prince, pour rśsumer toute la question de l’Union dans « Le Courrier d’Orient». J’ai suiyi, je n’avais rien de mieux h imaginer que de suiyre pas h pas le Mćmoire de Yotre
Lettre de Constantinople, 2 mars 1861 (Arch. Cuza Vodfi, f. 225 v.)
Arch. Cuza Vodfi, XIV, it. 283-283 v.
Arch. Cuza VodS, XIV, ii. 284-284 v.