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ne sera portś avec plus de dignitć, jamais le Prince ne sera representó avec plus de noblesse (...)• On ne peut reprocher k Negry que cette ino-destie, trop sincere, ce renoncement trop complet aux relations avec le monde qui deviendront chaque jour plus nścessaires o13.
A son tour, Ećgry — apprćciant l’intelligence, la souplesse intellec-tuelle, 1’habiletć aussi bien que les relations nombreuses que Baligot s’ótait mćnagćes tant dans le monde de la presse parisienne que dans la-haute sociśtć de la diplomatie franęaise — le recommande au Prince toujours plus instamment en yue de diffśrentes missions diplomatiques dans la capitale de la France. Ainsi, dans 1’attente de la proche Confć-rence pour l’Union dont on prśsumait qu’elle serait organistę k Paris,, il conseille k Cuza, dans une lettre datće du 4/6 juin 1861, d’utiliser Baligot, qui «pourrait etre avec monsieur B. Alecsandri d’une grandę utilitć k notre cause »14.
Baligot, qui se trouvait alors & Constantinople, se rendrait d’aborcL en Moldavie, rien que pour renseigner le Prince mieux qu’il n’aurait pu le faire par ses lettres et par celles de Nśgry et continuerait vers Paris : « oh. je suis de jour en jour plus portć k croire que se tiendront les Confć-rences au sujet de 1’Union » et oii «il pourra nous rendre de grands services par le prince Napolśon et monsieur de Thouvenel, dont il est parfaitement connu ». Si le Prince donnait son accord, le voyage de Baligot en France pourrait etre prósentć comme un voyage qu’il entreprendrait pour ses propres intórfets « sans que ce voyage fut autrement divulguś ni ici ni au pays &16.
De plus en plus conyaincu que la Confćrence pour 1’Union se tiendra k Paris, Nćgry relance, par la lettre du 12/24 juin 1861, la proposition qu’il avait dćjh faite k Cuza. En accompagnant Alecsandri, Baligot serait au pofcte diplomate * d’une grandę utilitć dans cette capitale, ou il aura. beaucoup de personnes h ćclairer surtout par la presse et beaucoup d’in-fluence hostile k combattre »16.
Quelque8 jours aprós, Nśgry fait sayoir k Alecsandri la proposition qu’il avait fait k Cuza afin d’associer Baligot au po6te lors de la mis-sion qu’il aurait & accomplir k Paris : « Ayant compris de ce que m’a dit Ali pacha que cette confćrence se tiendrait dćfinitiyement k Paris, j’ai ćcrit au prince d’y enyoyer auprfcs de toi Baligot, pour recommencer k vous deux les monceuyres de ’48 et le fameuz sabre & deux tranchants17 r car je crois que nous aurons une grandę opposition h subir de la part de la Russie, qui 8’obstine k ne pas comprendre 1’Union des Principautśs autrement qu’avec un prince śtranger ... ^8.
11 B.C.S. Arch. Kog., XC, doc., 6; cf. Marta Anineanu, op. eit., p. IX.
M B.A.R., Arch. Cuza Vodfi, I, ff. 227-228 v.
15 Idem, ibidem.
11 C. Nćgry k Cuza, Constantinople, 12/14 juin 1861, (B.A.R., Arch. Cuza Vodfl, I„ ff. 229-230 v.).
17 Allusion k la propagandę faite par V. Alecsandri en coUaboration avec Baligot de* Beyne dans la presse franęaise, en fayeur des Principautćs, aprts la rćyolution de 1848. On avait attribuć au po&te ces mots hćrofąues: t Si mon pays a deux ennemis, mon sabre aura deux tranchants » (cf. Marta Anineanu, op. eitp. 323).
19 C. Nćgry k Vasile Alecsandri, lettre d’Istamboul, du 24 juin/6 juillet 1861; B.A.R.„ ms. rora. 2253, ff. 172—173, cf. Emil Boldan, C. Negri, Scriert (C. Negri, Textes), I, 1966„ Bucure$ti, pp. 200— 202.