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cfautant plus qułil aura detruit tout modćle du vrai pour devenir createur, producteur de verite : ce ne sera pas un cinćma de la vćrite, mais la veritć du cinema56».
3.2.2 Du style : le regard
Une des expressions courantes dans les discours sur les films pour parler d’une camera a 1’ćpaule, qui ceme le sujet de pres est: camera a hauteur d’homme. La technologie marquera le style ; cette camera portće et l’avenement du son synchrone changeront radicalement la distance entre la camera et le sujet filmć. Un bon exemple est justement un film de Groulx, avec Brault a la camćra : Les raąuetteurs (1958), tourne dans les rues de la ville de Sherbrooke lors d’une fin de semaine festive. La camera ne regarde plus de loin (tćlćobjectif) ou de faęon derobee les sujets filmes, mais est carrement parmi eux, aussi pres que le permet le foyer minimal d’une lentille (sur un 50 mm. approx. cinq pieds). Groulx aura par la suitę ce mot: « Vous savez, avec le cinema 1'important n'est pas d'expliquer, mais que quelque chose soit compris de quelqu’un... voyez: si on vous montre des gens a la 300mm, ne le croyez pas: c’est truque! La distance est fausse, le point de vue dissimule. C'est immoral parce que ęa montre le monde d'un point de vue indetermine. II faut dćtruire tous les objectifs au-dessus du 90mm!57».
Camera a hauteur d’homme, cet « etat d’etre » est un point commun, une filiation genealogique qui relie entre eux les cineastes d’ici. Mais il y a plus et il faut ici revenir a Bazin et Eisenstein, en y referant comme póles extremes afm d’aider une certaine schematisation. Comment le cineaste quebecois construit-il son film de maniere a se rendre intelligible par le spectateur? Un petit detour chez Metz peut nous eclairer. On sait que la semiotique du cinćma «propose de construire un
56 DHLEUZE G, 1985, cp.cU. p.197
57 GROULX G, 1969, Ou etes-vous donc, ONF.