BACTERIOLOG1E 127
Comme on Pa dit plus haut, une coloration brun-jaundtre se maoifeste aussi dans les cultures de V, cholerne laissćes plusieurs jours a 37°C1 Se rapportant a ces ob$ervatiom, Mackie est peu enclin k tenir la production de pigment pour un caractćre qui puisse suffire a faire la distinction entre les vibrions cholćriques et certains autres vibrions chromogćnes, comme Favaient propose Chalmers Sc Waterfield (1916). Mackie notę k juste titre:
<* Le pouvoir chromog^ne parait etre une propriet£ generale du genre (Yibrio), bien qułil puisse €tre moins marqu£ dans certaines esptees selon le milieu dans leąuel le vibrion est cultivć. » (TradJ
Lait
On admet gdnćralement que le lait convient a la culture de V. choterae. Cependant, des opinions nettement divergentes ont ćte ćmises sur les aspects de la culture dans ce milieu; un petit nombre dłauteur$ soutenait m£me que, en contradiction avec leur comportement habituel, les vibrion$ chotóriques ne produisaient pas de reaction acide dans le lait. On doit noter, cependant, que les temoignages contraircs, apportes d£s lc$ premiers travaux — notam-ment par Kitasato (1889 b), Schoffer (1895) Wherry (1905) et Kendall et al. (1914) —, ont dtó pleinement coniirmós par les observations plus recentes de Pollitzer (1935) et de Genevray Sc Bruneau (1938 c). Aucours d’une ćtude systćmatiąue entreprise k Changhai, le prćsent auteur a trouve que 25 souches choleriąues et aussi un grand nombre de vibrion$ pseudo-eholćrique$, provenant surtout d’eaux de surface, acidifiaient sans exception le lait tournesole le plus souvent dans les 24 heures k 37°C. De mćrne, Genevray Sc Bruneau, sur plus de 500 souches cholćriąues isolees en Indo-chine, signalent que «toutes les souches ćtudićes font virer au rosę le lait tournesole, en 24 a 48 heures ».
II n’y a donc aucune raison valable pour douter du fait que la culture de V. cholerae produit une reaction acide dans le lait; il est plus dćlicat de savoir dans quelle mesure cette acidification est suivie de coagulation.
D’aprós les premieres observations faites sur ce point dans FInde par Koch et ses collaborateurs, Gaffky (1887) tenait pour «tre$ remarqnable» le fait que les vibrions eholeriques, en dćpit de leur multiplication rapide et abondante dans le lait, n*y produisaient aucune coagulation ni aucune autre reaction visible a Pceil nu. Cependant, ainsi que Pa prścisć Schoffer (1895), quelques observateurs constat6rent bientót que les souches dont ils dis-posaient et qui pour la plupart avaient etć isolćes en Europę en 1892 et 1893, faisaient coaguler le lait. A vrai dire, c’est ce comportement particulier des souches cholerique$ provenant des ćpidćmies de Paris et de Hambourg en 1892, qui amena Liebreieh (1893) a soutenir que les « bacilles virgules»
Genevray & Bmneau <1938 c), dans une itude portant sur 500 souches ehol£riques isolfces durant r^pidćmie dc 1937-38 au Tonkin. ont m£me trouv6 que les cultures jcunes, prólevćcs sur gćlose en grandę ąuanłitó avec une ansę dc platine, avaient une teinie rose-saumon.