7 ARTHUR BALIGOT DE BEYNE 743-
Altesse. La Porte avait droit k des remerciements, je lui ai fait la part fort belle et on m’a beaucoup approuvś. Je prends la libertć d’envoyer k Yotre Altesse les numćros qui contiennent mes articles z)28.
Certes, Cuza ne peut que fćliciter, remercier et encourager celui qui — faisant preuve de dśvouement, d’affection et de sincśritś, en philo-roumain ardent et infatigable, ne manque aucune occasion pour mani-fester, non seulement dans sa correspondance avec le Prince, mais aussi en public, ses yśritables sentiments envers les Principautćs et leur Prince. U va de soi que Baligot est tres sensible aux preuves d’amitić qu’il reęoit de la part du Prince.
«Mon Prince — ćcrit-il de Constantinople, le 3 mai 1861—je ne saurais commencer cette dśpśche sans exprimer k Yotre Altesse ma pro-fonde gratitude pour les tćmoignages de satisfaction et de bienveillance qu’Elle a bien voulu me transmettre par 1’intermćdiaire de Mr. Nśgry. C’est un grand bonheurpour moi d’avoir rćussi &les mćriter. Je prie Votre Altesse de me continuer sa confiance et de me permettre de lui exprimer toujours avec sincśritć les impressions que je ressens et les renseigne-ments que je puis obtenir. Avant tout, je cherehe k 6tre utile, et si quelque-fois je n’ai pas lićsitó & donner place dans mes dćpSches k des apprćcia-tions sevóres ou dćcourageantes, c’est que j’ai cru qu’il śtait de «mon devoir de rendre service & Yotre Altesse plutót que de chercher & lui plaire au dśtriment de la vśritś. A ce titre, mon Prince, les fślicitations que vous daignez m’adresser honorent Votre Altesse plus que moi-meme; elles me sont si prćcieux encouragements pour l’avenir »27.
De Paris, en 1861, en automne, il ćcrit avec le meme żele et la mśme franchise au Prince: « Depuis mon arrivśe, je me suis mis au courant des affaires de presse et j’ai pu constater que plusieurs joumaux se sont laissć gagner par cette bandę d’intrigants dont Mosco est 1’agent le plus actif. Yotre Altesse, qui lit “le Constitutionnel”, a pu apprścier la mauvaise fol et souvent l’absurditć des accusations portćes contrę le gouyernement. J’ai dśj& enrayó ce mouvement. En somme, il y a quelques intórets person -nels en jeu dont j’aurai raison par des moyens efficaces (...). La presse, en gśnśral, est toujours tres sympathique k Yotre Altesse et au Pays -t mais elle a ćtś nśgligóe et elle est devenue moins active />28.
L’habiletć de Baligot, les moyens varićs dont il se sert dans les dif-fćrentes circonstances ou il plaide et combat pour la cause des Princi-pautśs, 1’intelligence dont il fait preuve, la subtilitś, voire 1’ingóniositó de ses raisonnements lors des entretiens qu’il a avec les hauts dignitaires turcs ou appartenant k certaines ambassades du milieu de la diplomatie constantinopolitaine se font jour maintes fois dans les lettres qu’il envoie k Cuza, d£s l’ćpoque ou il n’avait pas encore śtć nommó officiellement tćcrćtaire du Cabinet princier de Bucarest. L’śclatante erpression de soutes ces qualitćs se rćvele dans la lettre ou Baligot relate k Cuza avec un yćritable talent d’ćcrivain la conversation qu’il a eue avec le grand vizir en 1’absence de Nśgry, de nouyeau malade, durant l’ćtś de 1861. « D’ac-
*• Arch. Cuza Vod8, XIV, ff. 297—298 v.
17 Arch. Cuza Vodfi, XIV, f. 315.
n Arch. Cuza VodS, XIV, lettre du 25 octobre 1861 (Arch. Cuza Vod5, XIV, ff. 350 v. — 351). *