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dans certains centres universitaires occidentaux anciens, un tel progres intellectuel n’a pu etre rśalisś a cause dePintolśrance del’śglise romaine ou des princes. Mais il ne faut pas croire non plus que la simple existence de ces conditions politiques, aussi importantes qu’elles aient ćtó, auraiept śtd suffisantes pour rendre possible un tel ŚYŚnement culturel. Toute une ÓYolution óconomique et sociale ćtait ógalement nócessaire. La societó roumaine avait-elle rdalisć cette óvolution %
Ce que nous devons signaler d’abord pour l’histoire de 1’ścole de Sf. Sava, c’est le puissant retentissement qu’elle eut dans la socićtd valaque de Pćpoque. La portće sociale de ce phćnomfene nous est prouYŚe par le nombre des śtudiants que cette « acadćmie» a eus du temps de Constantin Brincoveanu. AlexancLre Helladius 12, un contemporain, nous dit que leurs nombre atteignait jusqu’a 150 et dćpassait parfois 200. Dans nos bibliotheques — & PAcadśmie de la Rópublique Socialiste de Rou-manie et a PUniyersitd de Jassy — plus de 150 manuscrits (pour la plupart des cahiers d’41eves) le tómoignent aussi. Ils contiennent les cours de Theo-phylos Korydaleus tenus par les professeurs des ócoles princieres des deus capitales. Ni les bibliotheques de Grece, ni celles de Constantinople et du reste de Pancien empire Ottoman ne possedent un aussi grand nombre d’ócrits de celui qui a ouvert eourageusement la lutte contrę la pensće thćologique et Pobscurantisme en Europę orientale 13. C’est pourquoi on ne saurait expliquer la fondation et le dśveloppement des deus ćcoles princieres de Bucarest et de Jassy, ainsi que tout le mouYement intellectuel dśvelopp6 autour d’elles, que dans le cadre de l’śvolution econo-mique et sociale de la Valaehie et de la Moldavie, au XVII* siacie, vers les formes de la monarchie centralisśe u. Au centre de cette śyolution — dans laquelle ótait engagde surtout la nouvelle noblesse, issue du mćlange avee les Grecs — se trouYaient les princes eux-memes (Vasile Łupu, Matei Basarab, Gheorghe Duca, les Cantacuzenes, les Racovitza, les Brancovans ont ćtś de grands producteurs et de grands commeręants)15. A son tour^
12 Al. Helladius, Status pracsens Ecclesiae graecae, p, 17 * ♦ Numerus studiosorum quan-doque CL, quandoque CC superal».
13 Cl. Tsourkas, op. cit, p, 61
14 Victor Papacostea, Istona romdnilor in sec. XVII (Cours universitaire, 1938 — 1939, litogiaplnć) Dans les conditions ćconomiques et politiques crććes dans nos pays par le monopole turc et Paccroissement du « lcharatch », le prince et les grands propnćlaires ćtaient les premiers responsables du pays envers la Porte. Cesi ce qui explique les accaparements de plus en plus grands, Tintensification de la produclion et sa commercialisation de jour en jour plus intense,. mOme en dehors du monopole turc Gheorghe Duca et Constantin Brincoveanu sont les plus im-portants producteurs et nćgociants de nos pays k cette 6poque Le prototype de la grandę noblesse accaparatnce, trćs reprćsentatif, est lordake Ruset Sur la maniere dont s*est developpć son do-marne, v Ioana Rosetti, lordake Ruset, dans «Revista Istonca Romana », VII (1937), fasc. 3-4, p. 300-322.
18 En ce qui concerne Constantin Brincoveanu, Daponte affirme catćgoriquement qu^ ce ne sont pas les abus, mais le commerce et les affaires rćussies qui ont ćtć les principales sour-ces de son immense fortunę. Cf. Constantin Erbiceanu, Cronicaru greci .. pp. 172 — 173 et la notę 104.