Le progres dc Fagricnltnre depend de nom-breux facteurs et. notamment, du dćveloppe-ment des connaissances techniqucs. du niveau dinstruotion des cnltivateurs. de la situation du marche, et des institntions qui forment le cadre dans leąuel le cnltivateur est appele A fcra-vailler. La mesure dans laquelle Fagricultcnr peut se procurer les elements de la production, agir sur le milieu ćconomiąue oh ii travaille et modificr le gain quc liii rapporteront son tra-vail et ses investissements, dćpend pour nne part de ces facteurs institutionncls. qui sont nombreiix et varies. Autrement dit. ces facteurs peuvent excrocr nne profonde influence sur le succćs avcc leąuel Ic cnltivateur s’acqnit-tera de sa tache et sur la mesure dans Iaquelle il sera cncourage a soigner son trarail. A enrichir ses connaissances et a ameliorer son exploita-tion et ses methodes culturales.
Le present chapitre traitera des changements qu’ont subi depuis la guerre certains des plus importants de ces facteurs institutionnels, a savoir le rćgimc foncicr. le credit et les coopera-tives. La periode qni a suivi la Rn de la dcuxih-me guerre mondiale a ete marquee par des chon-gements importants et parfois d’unc grandę por-tee dans ces domaines, et tout partieulierement dans celni du regime foncier. En outre. commc il existe de nombrcnx liens entre ces trois qucs-tions, il est assez commode d’en ćtudier Fevolu-tion par rapport les unes anx autres. Des regi-mes fonciers dont la formę on les conditions qu’ils comportent nc sont pas satisfaisantes peuvent constituer des obstacles considerables qui empecheront les prodneteurs d’obtcnir du credit ; lorsquc le regime foncicr change, il en rćsulte souvent nu bonlcvcrscnient dc la struc-ture du credit et le nouveau t}-pe de regime foncier peut affecter profondement. la solvabilite des cultivateurs ; la reorganisation eutrainće par la reformę du rćginie foncier, surtout si elle comporte rinstallation de nonveaux agricnl-teurs ou Fagrandissement des exploitations de certains cultivatcnrs, augmente les besoins de credit. D’un autre cóte, ces changements pcu-vent crecr un climat plus favorablc a Faction coopćrative ou nieme exiger, si Fon veut. leur donner toutes Ics chances d atteindre lenrs bnts, nne certaine organisation coopćrative.
En gćnćral, les program mes de reformę agrairc doivent s’acconipagncr d'un rcnforcemcnt de certaines autres institntions, dont les facilites de credit ct Forganisation cooperatire ne sont en fait que denx exemples. Selon tonte probabi-lite, il s’avercra ćgalement nćccssairc de crćer un systeme de commercialisation et des services de vulgarisation. et de distribuer les fournitures indispensables aux agrieulteurs ; sous ces rap-ports, le dćveloppement d’un systenie de coopć-ratives peut etre fort utile. De toute ćvidencc. la cooperation se rattache etroitement a la qnes-tion du credit, car le but principal — ou Fun des buts — du systeme coopćratif est souvent de permettre aux cultivatcurs d’obtenir du credit.
U11 grand nombrc d’autres aspeets de ces cor-rćlations scront mis en lumiere dans les pages qui suivent, ou Fon s’est efforeć de donner un compte rendu analytique mais Rdele des prin-cipaux faits survenus ces dernieres annćes dans les domaines de la reformo agraire. du credit agricole et des cooperatives, en les comparant A la situation qui existait avant la guerre ou a la fin de celle-ci.
125
Le mot «agriculture » est employó ici au sens large et englobe les peclies et les forets, suivant la dśfinition donnće dans PActe constitutif de la FAO.