144 G. Klepikova 4
d’autrui...». En meme temps, dans certaines conditions, l’evalution des choses «interieures» comme «bonnes», «les siennes» et des choses «extćrieures» comme «mauvaises», «d’autrui» perd sa signification absolue: selon la situation, 1’objet peut etre soit «bon», soit «mauvais»1 2.
Dans notre cas, 1’opposition «le sień / d’autrui» peut etre reinterpretee, dans certaines conditions, comme temporelle: «auparavant (=dans le passe)» / «plus tard (=maintenant)». Durant certaines periodes «le sien», identifie avec «auparavanb>
renforce le sentiment de 1’attachament au patrimoine des ancetres, de ceux qui
%
«precedent sur l’axe du temps». Respectivement «les choses venues plus tard (=le nouveau)» dans certaines situations sontperęues comme «choses d’autrui, hostiles» a ce qui a óte auparavant (y compris dans la langue).
Toutefois, 1’unite (=communaute) balkanique dans 1’ensemble suppose 1’interaction et la communication; c’est pourquoi dans «d’autrui» 1’homme balkanique voit non seulement 1’ennemi, mais aussi le partenaire. La langue d’autrui, en ce cas la langue grecque (source d’emprunts pourtoutes les langues balkanique dans la situation des Balkans polyglotes), est un des moyens de communication, reconue comme ćgale a la langue de chaque pays (=qu’on utilisait avant comme langue unique). Par la suitę, le statut des lexemes «etrangers» s’est affaibli comme «mauvais» et 1’opposition «le sień / d’autrui» s’est modifie: «le sien» -> «n’etant pas sien» et apres -> «l’autre». L’aptitude de «l’homme balkanique» d’adopter volontier la langue d’autrui, de ne pas oublier qu’elle peut devenir sienne determine sa volontć d’utiliser de son grć des langues etrangeres, ce qui rend facile 1’interaction et la convergence de ces langues au niveau lexico-semantique. Ceci peut expliquer la presence du nombre considerable des unites lexicales d’origine differente et, parconsequent, les nombreux synonymes dont la presence caracterise le vocabulaire «balkanique».
Ces theses generales se manifestent concretement dans la langue des «damascenes» neo-bulgares. Par exemple, les chercheurs signalent 1’augmentation considerable, dans ces manuscrits, des emprunts des langues etrangeres (grecismes, turcismes) - par rapport aux pćriodes precedentes de 1’histoire de la langue bulgare ecrite. lis signalent aussi les rapports mutuels complexes du lexique emprunte et du lexique d’origine qui entrent en concurence: les deux types des lexemes sont employes en parallele (progressivement, les spheres d’usage se limitaient). La langue bulgare modeme montre que plus tard les grecismes pouvaient se fixer dans la langue: soit dans son ensemble, soit dans une de ses formes, par exemple, dans les dialectes. Certains emprunts, en concurrence avec le lexique traditionnel, sont restes pćripheriques dans la langue, devenant pratiquement inconnus de nos jours.
T. Civjan, JlHHrBHCTHsecKHe ochobu Sa/iKaHCKoft Moae^H MHpa, Moscou, 1990, p. 37.
Idem,O JlHHrBHCTH«jeCKHX OCHOBaX MHpa, “CjiaBAHCKHtł H 6aJlKaHCKHft (J)0JlbKJlOp**,
Moscou, 1989, p. 202-203.