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dans le temps dans des directions diffćrentes les unes des autres. En effet, puisque les configurations de pouvoir de tout systeme politique sont constamment changeantes et en mouvement, 1’analyse doit etre dynamique en ce qu’elle doit tenir compte de Pevolution de chaque regime a chaque etape successive de son dćveloppement . Bref, il s’agit de considćrer les dynamiques a l’oeuvre au sein des regimes socialistes d’Europe centrale et orientale et de prendre au sćrieux la critique de Howard J. Wiarda, selon laquelle :
«we [...] are such prisoners of our earlier models, such as “Fascism”, “Totalitarianism”, “Marxism-Leninism”, or Juan Linz’s famous distinction between “authoritarianism” and totalitarianism, that we tend to reify them and think of them as rigid or static categories, which are useful as simplifying devices but inadequate as fuli explanations, because they ignore the changes occurring even within these frameworks.83 »
1.3 Types de regimes et processus revolutionnaires : Quelques pistes
Comme mentionne precćdemment, la sociologie des revolutions s’est, depuis ses debuts, majoritairement attachee a IIdentification des causes des revolutions; une « fixation etiologique » qui lui a d’ailleurs etć reprochće, alors que la transitologie s’est plutót penchće sur les rćsultats revolutionnaires et la consolidation democratique. II en ressort que tres peu d’ćtudes se sont concentrees sur 1’etape intermediaire des revolutions, a savoir les processus revolutionnaires eux-memes. En effet, 1’intćret pour cette etape semble s’etre manifeste principalement chez les historiens, dans une logique beaucoup plus descriptive et evenementielle
82 Gordon Skilling, 1966, The Governments of Communist East Europę, New York: Thomas Y. Crowell Company, p.44.
83 Howard J. Wiarda. 2005. op cit., p.82.
84 Olivier Fillieule et Mouina Bennani-ChraYbi. 2012. «Pour une sociologie des situations rćvolutionnaires : retour sur les rćvoltes arabes », Revue franęaise de science politique, vol.62, no.5-6, pp.767-796.