3 La tradition romantique - Hugo
La vision esthetiąue de Nothomb correspond dans certains points avec
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les postulats de Victor Hugo sur le grotesąue romantiąue. La coYncidence n’est pas fortuite, le roman Attentat est construit sur le plan de Notre-Dame I I de Paris. Nous ne voulons pas confondre le grotesąue avec le laid et le degofit, mais nous considerons le grotesąue comme une dimension de la i I laideur qui est signifiant avant tout dans l’art et dans 1’esthetiąue. Et Nothomb meme cree un univers dedouble, paranoiaąue et tragi-comiąue. iNous entendons par le grotesąue ce ąui est bizarre, comiąue et laid. La| I laideur du grotesąue doit provoquer le rire fou, tandis que la laideur pure la fascination, le degofit, eventuellement rhorreur. De plus, l’esthetique de| | contraste de Hugo represente un autre point de rencontre auąuel Nothomb adh&re. C’est pourąuoi nous allons recapituler les deux postulats de Hugo professes parmi d’autres dans la Preface de Cromwell en 1827.
Hugo remarąue ąue c’est le christianisme qui enseigne pour la premifere fois a 1’homme « ąu 7/ a deux vies a vivre, Punę passagere, / autre immortelle; Punę de la terre, Pautre du ciel. »32 Cette doctrine lui montre donc « qu 7/ est double comme sa destinee, qu 77 y a en lui un animal et une intelligence, une ame et un corps »33 et que son humanite aboutit a Dieu. Le christianisme « met un abime entre l 'ame et le corps, un abime entre l homme et Dieu. »34 Mais de 1’autre cóte, le christianisme a amene 1’art a la verite, il le pousse plus proche de la Creation dans laąuelle « le laid existe a cóte du
beau, le dijforme pres du gradem, le grotesąue au revers du sublime, le
le bien, l’ombre ave la lumiere. »35 C’est pourąuoi la poesie doit meler, d’aprós le modfele de naturę, « le corps et 1’ame, la bete et 1 espnt» sans confondre. Hugo affirme que la poesie depuis l’antiquite jusqu a 1 epoq Modeme (comprenez le Moyen Age) avait, en generał, des tend anoblir ce qu’elle exprimait. Les «temps Modernes» ont introduit e ” Hugo, V.: Cromwell. Paris, Flammarion 1968, p. 68 ibid. p. 68 34 ibid. p. 68 33 ibid. p. 69
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