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■‘lit’ cf. Tietze, Slav. Lehnw. n° 159 et H. Eren «TDAYB», 1960, p. 335, qui le considere d’origine gagaouze.
te. pati ‘petite tache sur le musean des animaus1 (róg. Giresun) SDD, 1136, cf. roum. pata ‘tache’.
tc. pitik ‘petit, petite cliose’ (róg. Tokat) SDD, p. 1057 et fitik SDD, p. 585, cf. roum. pitic 'petit'.
tc. sedile ‘sac a mettre le fromage frais’ (Bursa; chez des immigrós) cf. roum. sedila, sadila. H. Eren le croit d’origine bulgare «TDAYB », 1960, p. 345, de cedilo. II est plus facile de l’expliquer du roumain parce que d’habitude le ‘c’ bulgare a donnś en turc kę’ 'et non ‘s’. tc. sirpat ‘enfant dćsobćissant, courageuz, agile, alerte' (róg. Konya, Antalya, Isparta) SDD, p. 1221, cf. aroum. sirpid, sirpit et sarpit ‘vail-lant, agile, fougueux’ Papahagi, DDA, p. 924, 957. tc. ęervete ‘mouchoir’ SDD, p. 1282 (róg. Balikesir), ęirbata ‘mouchoir’ {róg. Giresun) ibid., 1286 ; ęirpata ‘mouchoir’ (Giresun) ibid., 1287, ęibete ‘mouchoir’ (róg. Kocaeli, chez des immigr.) ibid., 1288, sirbata ‘fichu coloró pour envelopper le róte’ (róg. Bursa, chez des immigr.) ibid.. 1292, sirvata ‘mouchoir’ (róg. Gehbolu, ęanakkale, chez des immigr.) ibid., 1993, jivrete ‘grand mouchoir pour hommes’ (róg. Adana Seyhan) ibid., 1294 ; cf. roum. ?ervct, de ‘serviette’.
tc. talpa ‘planche śpaisse et large, longue d’environ 1 m et demi’ (róg. Bursa, Istanbul, chez des immigr.) SDD, 1307, Tietze, Slav. Lehnw., du bulgare talpa. Le mot talpa est ancien en roumain33. Dans les doc. turcs on trouve : kalas talitasi et kalas talpasi ‘planche de Galali’. tc. torta ‘petit pain azime’ (Balikesir, ęanakkale, chez des immigr.) SDD, 1343 ; turta (Bilecik, Edirne, Bakkesir, Bursa, chez des immigr.) ibid., 1399, cf. roum. turta ‘pain rond et piat’.
tc. urda ‘fromage’ (róg. ęanakkale; chez des immigr.) SDD, 1420, Tietze {Slav. Lehnw.) le considere d’ongine sud-slare. H. Eren (« TDAYB » 1960, p. 344) incline pour une ćtym. roumaine.
On peut ajouter aussi des mots comme dimi (Tietze, Griech. Lehnw. n° 67); obut (idem, Slav. Lehnw., 148); papur (Griech. Lehnw. n° 204), etc., dont H. Eren propose de prendre en considćration les formes dimi, obada, papur en cireulation chez les Gagaouzes et qui, d’apres notre opinion, peuvent aussi avoir une origine roumaine, resp. dimie, obada, papura. Par contrę, istirga (cf. le roum. strunga) doit etre considśró entró en tm'c par la filiere Imlgare.
3. Ces emprunts se rencontrent dans les parlers turcs du territoire actuel de la Turquie, dans des regions trós vari^es. Toutefois, la distri-bution gśographique de ces emprunts montre qu’ils se rencontrent surtout dans les parties de l’ouest et du nord-ouest de la Turquie (les rógions Istanbul, Bursa, ęanakkale, Bilecik, Bambrma, Trabzon, etc.). Cette ■constatation ne peut avoir qu’une valeur secondaire parce que aucune rógion de la Turquie actuelle ne peut etre consideróe comme voisine des contróes roumaines et, d’autre part, les dictionnaires dialectaux ne don-nent aucune indication, lorsqu’il s’agit de populations ou de sujets, sur les immigrants (muhacir) dont ces termes proviennent.
33 cf. aussi ‘impót* ou 'coryće feodale', talpi (mot slave, atteste dans les documents slavo-roumains du XVe siecle (P. P. Panaitescu, Documentele Jaru Romdnestt, doc. de 1424 et de 14G4). II s'agit, peut-fctre, d'une corvree concemant la confection de planches.