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survenues dans le lexique et dans le domaine gćographiąue des parlers turcs 1 accroissent ces difficultós.
Par suitę d’un contact assez ancien et direct, les langues des peuples du sud-est de 1’Europe possedent un fonds important d’emprunts lexicaux d’origine turco-onentale et le turc a reęu a son tour un nombre de mots de ces langues.
Les recherches ont prouvś qu’en dehors des ślements lexicaux grecs qui sont plus nombreux, dans le turc littóraire et surtout dans le turc parlć dans diftórentes tógions l’on trouve des mots empruntós aux langues des peuples qui ont śtó en contact avec les Tm’cs.
1. Des elśments lexicaux empruntós aux langues du sud-est de 1’Europe ont ćte signalós en turc, il y a deja 100 ans, par Blau, lors des recherches sur les emprunts turcs en serbe. Mais la premiere śtude systómatique a śtó faite par Fr. Miklosich qui a entrepris des recherches plus dśtaillćes sur les ólćments slaves, hongrois et roumains2. Plus tard, en 1893, G. Meyer a consactó une ćtude a 1’ćlement grec et roman en turc 3. Ces savants ont commencć leurs recherches a partir des dictionnaires qui pouvaient leur etre accessibles a cette ćpoque, et aussi a partir de certains travaux historiques dont ceux de Hammer surtout; mais de cette maniere lis n’ont reussi a ćtudier la langue turque parlśe qu’en partie. En effet, beaucoup des emprunts turcs signalśs se rapportaient a des noms de peuples ou c’ćtaient des mots concernant des faits et des institutions locales; ce n’est qu’une petite partie de ces mots qui ont eu une large circulation en turc. Des recherches faites dans les archives et la publication de certains documents historiques turcs ont fait paraitre beaucoup plus de mots d’origine sud-slave, grecque, albanaise, hon-groise et roumaine, que ceux qui ćtaient connus a la fin du der-nier siecle.
Etant donnę qu’il y a d’importants fonds de documents non encore publićs et parfois meme non signatós, nous pouvons supposer — sans doute — que le nombre de ces mots augmentera a mesure de la paru-tion de ces recherches historiques.
Mais en dehors de ces mots qui ont eu une circulation limitóe a une certaine ćpoque et dans certaines rógions et situations historiques, il y a dans la langue turque des emprunts des langues du sud-est de 1’Europe qui ont une bien plus grandę circulation.
Les conditions de 1’śtude de ces emprunts ont changć beaucoup depuis l’śpoque ou F. Miklosich et G. Meyer ścrivaient leurs travaux. Les changements qui ont eu lieu dans la gśographie pohtxque de la Pśninsule des Balkans durant les premieres d^cennies du XX* siecle ont eu comme consśquence certains changements d’ordre ethnographique aussi. II s’agit d’une importante immigration des Turcs de certaines contróes de la Póninsule Balkanique en Anatolie. Les recherches de dialectologie attes-
Pour les details v T Kovalski, Dialcctcs turcs osmanlis, m Encyclopidic dc UIslam, t IV; A. Caferoglu, Dic anatotischcn und rumctischcn Dialektc, m * Philologue Turcicae Fundamenta *, t I, p. 239 — 260.
* Fr. Miklosich, Dic slaoischcn, magyarischcn und rumumschcn Bcstandthcilc im turki-schen Sprachsatzc, Wien, 1880.
G Meyer, Dic gncchischcn und romanischcn Bcstandthcilc im Wortschatzc des Osmanisch-turkischcn, Wien, 1893